Bruxelles, attends-moi j’arrive…

Rebelote.

Le 22 mars 2016, rebelote au pays des frites : bilan 31 morts et 340 blessés.

Bon, on ne va pas encore faire un couplet sur l’horreur.

Ce n’est pas comme si on ne savait pas que ça allait arriver.

Tout le monde l’a dit, les experts, les terroristes, les médiums, ma concierge.

Le truc, c’est d’arriver à déterminer où va se passer le prochain attentat, de façon à être ailleurs au moment où ça se passe.

Sauf que, comment déterminer la logique du terroriste en charge de déterminer la prochaine explosion ? Apple va-t-il me sortir une appli ? Avec un petit algorithme calculant une liste de lieux probables où des barbus vont me faire sauter le caisson (et le reste) ???

Réfléchissons un peu, et mettons quelques punaises rouges sur une mappemonde, comme dans Homeland, avec quelques clichés agrandis de terroristes en noir et blanc en train de sortir d’un pressing suspect.

Paris a sauté deux fois, d’abord symboliquement puis on est tous devenus Charlie, comme quoi une mobilisation Facebook c’est très puissant, puisqu’un an plus tard quelques centaines de Charlies ont été transformés en viande à bolognaise alors qu’ils profitaient tranquillement d’un apéro ou d’un concert, dans les quartiers les plus bobos de la ville.

Au cours de cette deuxième fois, il n’est pas inopportun de préciser que, en plus d’établissements branchouilles et d’une salle de concert à bloc, le stade de France était dans la ligne de mire sauf que le kamikaze a fait du travail d’arabe et a loupé le RER qui l’aurait amené à la station Saint-Denis avant la fermeture des portes pour le match.

Quatre mois plus tard, nous revoilà à Bruxelles à l’Aéroport et à une station de métro en heure de pointe : 31 morts et 340 blessés, contre 130 morts et 413 blessés à Paris (auraient-ils perdu la main ?) revendiqués par l’Etat Islamique, mais aussi à Lahore au Pakistan, avec 72 morts et 200 blessés revendiqués par les Talibans pakistanais.

Y a un concours international de la connerie ou quoi ? On peut donner un prix ex-aequo aux deux factions, pas la peine de continuer l’escalade, tout le monde a gagné.

Mais ça ne nous dit pas quelle sera la prochaine destination de vacances à éviter, ni même s’il est recommandé de passer son dimanche dans tel ou tel parc.

Pour ce faire, essayons de nous mettre dans la peau d’un terroriste, un peu à la manière de l’Actor’s Studio.

Nous avons donc une mission grandiose qui nous dépasse, celle qu’Allah nous donne, qui est d’établir un état musulman partout où c’est possible, puisque nous détenons la vérité, et que le reste du monde est un abruti ignorant à éduquer.

Nous sommes donc persuadés que nous faisons partie d’un plan bien plus grand que nous et que nous détenons le bien futur de l’humanité, et ça, ça vaut bien quelques dommages collatéraux. Et puis, pour enseigner la crainte d’Allah, il faut faire peur tout court, et que ce soit médiatisé à mort.

D’abord, on frappe fort, symbolique, on trucide des blasphémateurs pour la leçon (Charlie Hebdo). Mais comme ça ne fait pas trop peur (les clampins ordinaires ne travaillant pas dans un journal satirique et surtout ne produisant aucun dessin de ce qu’il ne faut pas dessiner, ils ne vont flipper qu’une minute et demie), faisons sauter un petit Hyperkasher de ces demeurés qui pensent que leur religion est la bonne (alors que c’est la notre, puisqu’on vous le dit depuis le début, vous ne voulez pas comprendre).

Evidemment, nous ne nous arrêterons pas là. En quinze jours, tout le monde sera retourné à une vie normale. Le corps a la mémoire de sa propre douleur, pas de celle des autres. Et quand ils seront bien tous endormis devant leurs télés et ordinateurs diaboliques, on les plastiquera à nouveau, mais en plus grand nombre. Pendant leurs loisirs alcoolisés, qu’Allah ne cautionne pas. Pendant le concert d’un groupe blasphématoire qui prône l’amour libre ou Allah sait quelle ignominie du même acabit. On s’est loupé sur le match, que veux-tu, on ne peut pas reprocher à un agent qui va se faire péter la tronche d’être arrivé en retard, c’est abusé. De toute façon, depuis il s’est fait attraper, il n’a qu’à se démerder tout seul.

Ensuite faut aussi s’occuper un peu de ces arrogants qui se croient à l’abri.

La Belgique, en même temps ils parlent la même langue que ces chiens hérétiques de français. Et ensuite ? On va rester sur les capitales, on ne va pas aller plastiquer la supérette de Troufigny-les-Oies. On va commencer par Londres, on y est nombreux, facile. Puis Rome et, voyons grand, Washington. Et Paris, encore. Et les Schleus. Et après, on verra bien s’ils se convertissent. Evidemment, on peut doubler une attaque de capitale par une petite explosion d’une grosse cité de province, ça fera flipper tous ces imbéciles impies.

On a bien pensé trucider quelques hommes d’Etat, mais c’est beaucoup plus compliqué à mettre en place (même si dans certains pays, c’est plus facile, comme pendant des ballades en scooter).

Comme c’est vraiment éprouvant de se mettre dans la peau d’un de ces charmants terroristes, je retrouve ma personnalité avec soulagement. Je ne me verrais pas plastiquer qui que ce soit, quand bien même ce serait mérité, car ce qu’on fait aux autres, on le fait avant tout à soi-même. Néanmoins, je compte sur les forces de l’ordre pour faire le job, car je vois mal comment arrêter autrement que par la force justement, quelqu’un pour qui la vie ne vaut pas plus cher qu’un paquet de cacahouètes.

Donc, mon appli de géolocalisation des lieux à éviter sauf si on veut mourir de façon islamique, fera un tour des capitales à haut potentiel touristique (la probabilité d’un attentat à Helsinki reste tout de même assez faible) en y superposant les flux migratoires puisqu’il faut quand même de la main d’œuvre pour la réalisation. Pour le quand, étudions un peu les dates : entre Charlie Hebdo et le 13 novembre, 11 mois et 9 jours se sont écoulés. Entre le 13 novembre et Bruxelles, 4 mois et 9 jours. Allez, encore un petit dernier, et on pourra sortir une petite règle temporelle et le tour sera joué.

Alors ami lecteur, fais chauffer l’Apple Store, et en attendant, n’oublie pas que la vie est courte et qu’elle a de la valeur ! Respecte-la !

Promis, après cette appli-là, je vais plancher sur une appli (plébiscitée par mes amis) elle aussi d’une grande utilité pratique, qui géolocalisera tes ex dans un périmètre de 2 km, de façon à ne pas te les emplafonner n’importe où, n’importe quand !

Bonne semaine !

La migration des blaireaux et des morues

Mon meilleur ami m’a dit l’autre jour que j’écrivais trop sur des sujets politiques, et qu’à force de m’indigner, j’allais finir par faire au minimum un ulcère.

Afin de ne pas finir dissoute par ma propre bile, j’ai donc décidé de suivre son conseil et de parler aujourd’hui d’un sujet qui ne va énerver personne, puisqu’il s’agit de la nature, et des animaux qui la peuplent. En fait, pour être tout à fait précise, c’est en me promenant que j’ai réalisé à quel point nous étions désormais entourés – que dis-je, envahis – par les blaireaux et les morues.

Bien qu’a priori totalement différents, l’un évoluant sur la terre ferme, l’autre dans les eaux troubles, ces deux êtres vivants présentent cependant de nombreux points communs entre eux.

Mais aussi et surtout, entre eux et le genre humain.

Nous avons donc beaucoup à apprendre en les observant.

Notamment, comment les éviter et surtout, comment éviter de leur ressembler.

Communément, le blaireau est un carnivore aux poils raides, plantigrade, se creusant un terrier profond et ramifié pour y passer l’hiver et se nourrissant des aliments les plus variés.

Devant l’extension des constructions un peu partout et surtout l’explosion du chômage en milieu extra-urbain, le pauvre blaireau n’a pas eu d’autre choix que de migrer vers les villes, afin de trouver de quoi se sustenter.

La morue quant à elle, est un grand poisson de l’Atlantique Nord, faisant l’objet d’une pêche intensive. Mécontente de cette situation peu favorable, elle a décidé d’inverser la tendance et de partir elle-même à la pêche, par ses propres moyens.

Traditionnellement, ces deux catégories animales suivaient un rythme saisonnier à savoir débarquement en masse dans une station balnéaire pauvre mais peuplée en août, avec changement radical des habitudes de consommation au profit de churros et de roteuse.

Jusqu’à présent, il était assez simple de les éviter du fait de l’unité de temps, de lieu de leurs déplacements, et surtout, du fait de ce qu’ils croient être une adaptation de leur tenue à une saison estivale : tongs en plastique, marcel de couleur douteuse, shorts ou minijupes synthétiques criards, casquette-visières sponsorisées par une marque d’apéritif bas de gamme, le repérage était assez aisé.

Et puis, selon un principe tout darwinien, les espèces ont migré.

On les trouve désormais partout, à n’importe quel moment de l’année, et le pire du pire : ils se sont désormais fondus dans la masse. Morues et blaireaux s’habillent désormais chez The Kooples, comme vous et moi, portent une barbe de hipster macroniste et des hauts en dentelle, mangent des tapas dans des endroits branchés. On pourrait raisonnablement se dire : tant mieux, ils ont découvert le bon goût. Que nenni. Adaptation, multiplication, nouvelle branche mutante. Camouflage. Blaireaux et morues sont devenus des espèces intérieures.

Et ça fait très peur.

On ne se méfie pas, et soudain hop ! Nous voilà au mieux, contaminés, au pire, leurs victimes.

Quelques astuces pour te permettre de les repérer, ami lecteur.

Blaireaux et morues disent tout le temps les mêmes trucs : lui : je veux être libre (comprendre : fornications multiples, sans engagement un peu comme dans certains forfaits) ; elle : baisons sans engagement et puis on verra (comprendre : fais-moi un double de tes clés, prépare une étagère et un barbeuc avec tes parents).

Blaireaux et morues, s’ils ont amélioré leur goût vestimentaire et vont désormais aux expos (cri de Munch, tu peux les croiser là-bas), n’ont généralement aucun bouquin chez eux ni aucune piste de réflexion dénombrilisante. En revanche, on trouve du matériel hi-tech : écran ultra fin incurvé chez le blaireau afin de suivre tous les matches, sécheur de vernis ionisant et épilateur laser chez la morue.

A savoir, les biens matériels étant pour eux d’une valeur bien plus estimable qu’une cervelle pleine et bienveillante, tu pourras aussi noter de leur part une attention excessive à leurs véhicules (blaireaux) ou à leurs sacs à mains et chaussures (morues).

Et pire que tout, blaireaux et morues t’aspirent le cerveau en te parlant des heures d’un sujet unique qui les passionne : eux.

Et ça, c’est vraiment rude.

Te voilà donc paré, cher ami lecteur, avec ton papier tue-mouches et ta bombe anti-rampants, et tous ces bons conseils, pour te délester de tous les parasites qui pourraient t’empêcher d’être toi-même (un être exceptionnel et merveilleux) et surtout, qui te voleraient du temps que tu pourrais consacrer aux personnes qui te veulent réellement du bien. Car c’est avec ceux et celles-là que tu feras les meilleurs apéros.

Bon dimanche, ami lecteur, la vie est courte, alors profite et en bonne compagnie !

A la semaine prochaine !

Les Invendus de la Honte

A une heure où même Leonardo Di Caprio préfère parler de la planète en décrépitude plutôt que de se faire mousser pour avoir décroché l’Oscar – ce qui, soit dit en passant, est une autre façon de se faire mousser – il est fort intéressant de voir ce que nous faisons de nos invendus.

Enfin, concernant les invendus de prêt à porter, internet les outlets sont là, non là, je parlais de ces sapes à prix absurdes que tu ne porteras jamais et devant lesquelles tu baves chaque semaine en lisant ton Elle, tout en trouvant que payer une chemise le prix d’un loyer, c’est obscène.

Hé bien, il y a encore plus obscène que des robes à 3100 € (robe Eperon d’Or, Hermès, 2016, imprimé même pas époustouflant) : si, si, c’est possible. C’est ce que devient cette robe si (et c’est probable) personne ne l’achète. Alors elle ne part pas sur Showroom privé ni Vente Privée ou Bazar Chic ; trop vulgaire. Elle n’est pas soldée : car Hermès, comme Vuitton, comme d’autres, ne solde pas. Hermès vend du rêve.

Non, trêve de plaisanterie, la vraie raison, c’est Abercrombie qui la donne : il ne faut pas « laisser penser que n’importe qui, une personne pauvre » peut porter les vêtements de la marque. Donc, ces marques qui te font rêver, en fait, elles ne veulent pas de toi. Alors, comme il est hors de question qu’elles se retrouvent un jour sur ton dos plébéien, elles ne revendent pas leurs stocks, non, non.

Après les avoir en partie refourgués à leurs salariés, elles brûlent ce qui reste.

Oui, oui, oui.

La robe à 3000 : un petit tas de cendres.

Le pardessus en cachemire à 4300 : retourné à la poussière.

La veste (super moche) à broderies amérindiennes à 9000 : pulvérisée par les flammes.

Pendant ce temps, toi, dans ta vie, non seulement, tu n’es pas jugée digne de porter ces créations « haut de gamme » (par le prix surtout), mais tu peux retourner à ta seule utilité, payer tes taxes et acheter tes sapes chez Zara ou H&M, c’est bien à la mesure de ton insignifiance. Et comme tu n’es vraiment rien, tu ne vas certainement pas t’indigner de ce gaspillage honteux quand la crise économique te prive chaque jour d’un peu plus de ton pouvoir d’achat, que certains n’ont même pas de quoi se vêtir correctement, tu ne vas non plus te mettre la rate au court-bouillon parce que la mort lente de la planète incite aux changements de comportements, à recycler, consommer moins, donner une seconde vie aux choses, même aux merdes moches hors de prix.

Non, surtout pas.

Car tout cela est fait bien discrètement, quelque part dans une banlieue obscure.

Alors c’est bien la peine d’aller faire les kékés à la COP21, de faire campagne pour une planète propre, pour les ours polaires, pour la forêt amazonienne, pour la couche d’ozone, pour le partage, le civisme, la générosité, quand sous le manteau, sous la doublure, pour des histoires d’image de marque (c’est vraiment important), derrière des discours en bois du type : « Nous n’avons pas d’invendus. Nos produits sont de qualité et demandés, nous n’avons aucune raison de brader le travail de nos ateliers », on fait radicalement le contraire.

Si t’as pas de face, tu peux toujours postuler dans le luxe : il y aura toujours une place pour toi, visiblement. Tu peux aussi aller voir du côté du Château d’Yquem, qui n’hésite pas à faire disparaître un millésime jugé moins qualitatif.

Quant à moi, je vais retourner à mon anonymat de contribuable, en espérant que mes petits neveux et nièces ne me demandent jamais pourquoi on brûle de beaux vêtements neufs et pourquoi on fait tourner à vide des machines à laver neuves pour qu’elles le soient moins quand tu les achètes : car pour une fois, je ne saurai vraiment pas quoi leur dire. Et je n’oserai certainement plus les engueuler après parce qu’ils trient mal les ordures.

Alors ami lecteur et surtout lectrice, je te propose cette semaine, même si c’est hyper dur, de ne pas mettre d’alerte baisse de prix sur le sac de tes rêves, mais de t’intéresser à Pierre Rabhi, parce que sinon, en tout cas en ce qui me concerne, je ferai un ulcère en ouvrant mon tiroir où trônent 3 carrés Hermès.

Mais heureusement, les brûler n’est plus une option.

La vraie rébellion désormais, c’est de les porter à mon cou de pauvre de la middle class : à force, ils finiront bien par se déprécier, et redevenir ce qu’ils sont : des bouts de tissus.

Car c’est bien tout ce qu’ils méritent.

A la prochaine, ami lecteur, et cette semaine, pense à sauver ta face !

Prends ton ticket pour les primaires

Tu laisses de côté l’actualité pendant deux semaines, et tout se passe comme dans un épisode des Feux de l’Amour : quand tu reprends, t’as rien loupé. L’action s’étire à l’infini, dans des plans floutés accompagnés par une musique d’ascenseur qui te fait prendre conscience que Richard Clayderman n’a que 62 ans et vit toujours.

Juge un peu de la qualité du scénario : un attentat près de Bagdad revendiqué par l’EI, une réforme du code du travail de droite par une ministre dépressive de gauche qui ne sait pas combien de fois on peut renouveler un CDD, des éleveurs en colère sifflant le président et enfarinant le stand Charal, que du vieux, que du déjà vu, il suffit de couper-coller de vieux éditos en changeant les noms, ça ne me donne pas envie d’écrire, tout ça.

Heureusement, il y a toujours moyen de s’amuser quelque part puisque la politique est là pour ça (ça fait longtemps qu’on a compris qu’elle n’était pas là pour notre bien commun).

Le jeu de la semaine, c’est : connais-tu tous les candidats à la présidence de 2017 ?

Rien qu’à droite, ça donne le tournis : Juppé ; Sarkozy ; Fillon ; Copé ; Le Maire ; Bertrand ; Estrosi ; Morano ; Mariton ; Poisson ? Et Bayrou ? Et Marine ?

A gauche, on ne sait pas trop : pendant qu’Hollande va trafiquer les chiffres du chômage pour faire croire à une baisse et pouvoir se présenter sans avoir l’air encore plus ridicule que, au hasard, pendant son speech sur Léonarda, Valls, Aubry, Montebourg et Macron sont sur les starting-blocks pour proposer le renouveau de la gauche : cent ans qu’on les voit partout sauf peut-être Macron, tu vois difficilement comment faire du neuf avec du vieux.

Encore une fois, tu as envie de ressortir les dossiers casserole de chacun afin qu’on puisse bien se rendre compte à quel point pour faire de la politique, tu dois être totalement éhonté et avoir le sens moral débridé : exemples : Alain Juppé, condamné en 2004 à 14 mois de prison avec sursis et à une peine de 10 ans d’inégibilité pour abus de confiance ( !), recel d’abus de bien sociaux, et prise illégale d’intérêt. Pour mémoire, le gars est actuellement le candidat favori de la droite (et nous les électeurs, un banc de poissons rouges, deux secondes de mémoire vive).

Nadine Morano, en 2012, alors Ministre de l’Apprentissage, rentre pour le weekend en Lorraine depuis Paris, et se fait escorter par la Police jusqu’à l’Aéroport pour utiliser un avion de la République. En remontant une avenue parisienne à contresens, un motard de l’escorte renverse un piéton : bilan, deux jours de coma pour la victime.

Marine Le Pen, condamnée en 2008 pour diffamation.

Copé, mouillé dans l’affaire Bygmalion jusqu’au cou, Sarkozy, mis en examen dans le même dossier pour financement illégal de campagne (2016), pour corruption active et trafic d’influence (2015), sans compter les multiples enquêtes en cours pour « favoritisme », « détournement de fonds publics » pression sur le Sénat belge pour permettre la signature de contrats avec le Kazakhstan, financement occulte de campagne par le biais de rétrocommissions présumées, et j’en passe, un vivier, cet homme.

Arnaud Montebourg, condamné pour injures publiques et pour avoir porté atteinte à la présomption d’innocence.

Manuel Valls, qui pour l’instant s’en tire sans trop de dossier, est tout de même parti en Falcon (15000 € l’escapade) assister à Berlin à la finale de la Ligue des Champions, tout comme Christian Estrosi parti à Washington une journée en jet privé (138000 €) ou encore François Fillon qui fait ses Paris-Le Mans-Grenoble en jet ou hélico (34000 €) ses weekends dans la Sarthe en Falcon (27000 €) et bat les records pour la campagne des régionales de 2010 (300000 €), et cette liste n’est pas exhaustive…

Le truc, c’est que dès que tu googlise le nom de l’un ou de l’autre, tu trouves des dossiers pas clairs à l’infini. Tu peux faire des listes à faire flipper la généalogie de Jésus dans l’ancien testament, et ce qui te fait plus peur que tout, c’est que celui qui n’a rien, c’est Hollande…

Tu te retrouves donc comme d’habitude face à un questionnement insoluble (quel critère pour voter ? la taille du casier judiciaire ? le programme qui ne sera pas suivi ? le couturier qui habille le candidat ?), et tu te souviens qu’aux précédentes élections, tu étais prête à voter pour un pervers libidineux simplement parce qu’il était fort en économie.

Alors tu vas plutôt te réjouir d’un autre vote : celui des Oscars, qui ont (enfin) récompensé Léonardo Di Caprio. Une telle persévérance méritait bien une statuette, d’autant qu’il aurait bien fini par atteindre les limites de ses performances, à force de les repousser. Et puis comme la politique, ce n’est finalement que du cinéma, on se prend à espérer qu’il y en aura bien un, finalement, qui méritera qu’on vote pour lui. Un qui sera davantage préoccupé par le bien de l’œuvre commune que par le bien-être de son compte en banque.

Et comme l’espoir fait vivre surtout quand l’herbe est moins verte chez le voisin, nous allons surtout nous réjouir cette semaine ami lecteur, que Donald Trump soit américain, car pour une fois, le candidat le plus flippant n’est pas chez nous. C’est juste qu’en cas de dîner de cons, la France, pourtant fortiche, ne gagnera pas cette fois-ci.

Mais pour une fois, on ne va pas s’en plaindre !

A la semaine prochaine !

La crétinisation à la française

On a les gouvernements qu’on mérite.

Celui que nous avons élu a un sens des priorités qui défie Newton par delà la mort et le temps. Après nous avoir gentiment installés derrière une clôture à regarder passer les trains, il nous donne de temps en temps un petit wagon pour nous indigner, et surtout, pour qu’on ne regarde pas ailleurs, notamment cette superbe et très juste idée, actuellement à la signature, de taxer les propriétaires sur les loyers fictifs qu’il verseraient s’ils n’étaient pas propriétaires (si tu es pervers, tu peux te reconvertir dans la rédaction de lois) comme si la taxe foncière, impôt ô combien inique, ne suffisait pas.

Détournons donc l’attention de tous les bœufs et vaches françaises des petites magouilles de pouvoir destinées à compenser le maintien de rémunérations diverses et scandaleuses, en crucifiant au passage un symbole de la diversité féminine : Madame la Ministre de l’éducation nationale.

Clairement, on cherche à nous convaincre qu’une telle personne n’est pas capable de remplir sa fonction correctement.

Retournons à nos fourneaux, mesdames, c’est tout de même ce que nous faisons de mieux. Nous pourrons ainsi nous acquitter nous-mêmes d’apprendre à nos enfants l’orthographe et la grammaire, puisque l’Education Nationale a choisi de s’en défausser.

A ce titre, je m’interroge : Madame la Ministre fait-elle suivre à ses propres enfants les programmes scolaires qu’elle préconise ? Officiellement, elle maintient que ses jumeaux sont inscrits dans une école publique. Mais bon, ils ont 7 ans, et pour l’instant ne suivent pas l’enseignement remanié par les réformes de maman… Qui vivra, verra, même s’il est probable que lorsque ces gosses auront l’âge d’aller au collège et d’étudier une sélection du Reader’s Digest de l’histoire de France, on s’en battra l’oignon (l’ognon, pardon) qu’ils soient ou non dans le public.

Ce qui, en revanche, m’inquiète davantage, c’est l’utilisation de mes impôts pour financer la production d’une réforme aussi stupide et inutile que celle de l’orthographe. En effet et de toute façon, les enfants ne savent plus lire ni écrire, alors ce ne sont pas quelques accents circonflexes en plus ou en moins qui vont en faire des Baudelaire.

Et puis concrètement, pourquoi changer une des langues les plus riches et les plus belles du monde ? Sinon pour qu’on ne parle pas d’autre chose ?

Alors, mettre le service marketing de Citroën dans l’embarras, ça vaut peut-être le coup : une nation de sombre abrutis qui regardent les Anges de la Télé-Réalité, c’est facile à budgétiser : une hausse de la redevance télé, un mac do livré à domicile, et ils voteront en meuglant pour qui on leur dira.

Ce qui est déplorable en définitive, c’est qu’une femme issue de la diversité et mère par surcroît de deux enfants, ait pris la responsabilité de mesures aussi débiles, et alimente par ricochet, les pratiques discriminatoires de l’Opéra de Paris, qui préconise « qu’on ne met pas une personne de couleur dans un corps de ballet parce que c’est une distraction », et prive la France, par la même occasion, du beau gosse Benjamin Millepied et de sa femme super bonne.

Comme quoi, l’exception française est bien une réalité : celle d’une bêtise traditionnelle, désormais enseignée à l’école publique. Et qui occupe ses fonctionnaires en les faisant plancher sur des réformes déclinables à l’envi : bientôt une réforme pour supprimer ces trémas casse-bonbon, qu’on ne sait jamais bien positionner, et aussi les deux « L » d’imbécillité : comme ça, elle arrêtera de voler et restera bien chez nous au Ministère.

Mais heureusement, ami lecteur, cette semaine, la palme de l’ineptie revient aux Italiens, où une femme de 40 ans risque 6 ans de prison pour avoir fait la grève du plumeau et du rouleau à pâtisserie. Nous voilà rassurés : nous ne sommes pas (encore) les plus débiles. Parole de nénufar.

A la semaine prochaine !

Débranche !

Parce que j’aime vivre dangereusement, je suis partie passer des vacances à Paris en pleine période de soldes : les pintades bobos en quête de la bonne bottine à la bonne pointure font bien plus peur que Daesh, croyez-moi.

Je suis venue à Paris en train.

J’ai ensuite pris le métro.

Surtout la ligne 1, qui a ça d’intéressant que tu peux regarder les gens d’un bout à l’autre de la rame. Et là j’ai été frappée par une évidence : 1 personne sur 2 est scotchée sur son portable. (Parfois c’est moi, c’est dire). Un truc de dingue : soit ils pianotent comme si leur vie en dépendait, soit ils ont un casque vissé sur les oreilles et ils ferment les yeux.

Bref, ils sont ouverts sur le monde.

JE suis ouverte sur le monde, en consultant dix fois par jour le nombre de likes de ma dernière photos instagram partagée sur Facebook. Pire : comme tout le monde, je prends tout le temps la même photo, un selfie de groupe avec mes amis ou une photo des verres qu’on vient de se servir, d’une importance artistique ô combien supérieure aux passionnantes photos du plat qu’on va manger que j’exècre. Bon, c’est un peu Apple qui se fout de Microsoft (…je crois que je vais plancher sur une autre comparaison…)

Suis-je prête à lâcher mon portable deux secondes (minutes, heures) ?

Que vais-je louper si je le fais ?

Techniquement, euh rien. En 1998, je n’avais même pas de portable, on se donnait rendez-vous via un téléphone fixe de la taille d’une boîte à chaussures, et on avait intérêt à être à l’heure, sinon un des deux poireautait comme un crevard. Dans les transports en communs, on lisait des livres ou des magazines.

Désormais, je fais défiler (sauf exception) des photos aussi formidables d’originalité que les miennes, et culturellement, je ne prends aucun point.

Si un mec pas mal s’est assis à côté de moi, je ne l’ai pas remarqué, occupée que j’étais à liker pour que des amis et des inconnus me likent en retour. Je pose même mon téléphone sur le bureau de ma banquière, juste à côté de sa tablette à elle. Au restaurant, le serveur prend la commande sur un Ipad, lui aussi.

Et si d’aventure je n’ai pas de réseau, j’ai l’impression que ma vie est en suspens.

Cependant, ma vacuité profite quand même à quelqu’un : à chaque seconde, Facebook rapporte à son créateur entre 300 et 400 €, soit près d’un milliard par trimestre, grâce à ses 1,39 milliards d’utilisateurs dont 890 millions sont actifs quotidiennement, quand on sait qu’en France on n’est « que » 66 millions, ça fait peur.

Heureusement, en 2015, 12 personnes sont décédées en prenant un selfie, contre 8 dans une attaque de requin (et oui, il y en a qui font des enquêtes de malades) : selfie pris en moto en roulant (et paf le chien), chutes de ponts, carbonisation sur le toit d’un train, et, le meilleur, fracassage de crâne contre la cuvette des toilettes pour avoir tenté de prendre un selfie accroché à la porte déguisé en Bob l’Eponge (un esprit aussi créatif, quelle perte majeure pour l’humanité), bref, 12 demeurés de moins (paix à leurs âmes) pour nous rappeler que seuls avec nos petites boîtes virtuelles, nous devenons épais comme des briques, cons comme des poules qui ont trouvé un clou.

Alors, comme j’en ai assez de cliquer et surtout, de louper les beaux gosses dans les transports en commun, je m’en vais passer des vacances à Green Bank, petite ville des Etats-Unis (West Virginia), où les objets connectés sont illégaux, pour me mettre au vert de mon IPhone et de ses mises à jours hebdomadaires. Je pourrai alors remercier le télescope du monde de me permettre de vivre une parenthèse sans wi-fi, sans portable ni four à micro-ondes, pas même de portail télécommandé. Et je pourrai aller voir les gens chez eux pour leur demander comment ils vont en les regardant droit dans les yeux. Parce qu’une chose est sûre : l’apéro sur Facebook, c’est aussi sordide qu’un Bolino au dîner.

A ton tour, ami lecteur, relève le défi, libère-toi et mets-toi en mode nuit même le jour, sors de chez toi et pars trinquer quelque part avec des amis : ça te rendra plus heureux que de cliquer avec personne. Et surtout, jette ta perche à selfie. Tu auras l’air plus intelligent. Et ça, c’est déjà quelque chose.

A la semaine prochaine !

Star Wars : Le Réveil (difficile) de la Force

Hier soir, j’ai pris la copine et les lunettes 3D et me voilà désormais prête à mourir : j’ai vu l’épisode VII.

C’était quand même l’événement cinématographique de la fin de l’année 2015. Tous ces fans de la première trilogie au taquet, un peu comme si Casimir annonçait son retour, quelle belle mobilisation… Il n’y a pas à tortiller des fesses, les idoles de l’enfance, c’est sacré.

Alors en regardant ce film tant attendu, je m’interroge : la directrice de casting s’est-elle barrée aux chiottes pendant le casting ? Ou pire, est-elle raciste ? C’est à se poser décemment la question. Démonstration : Finn enlève son casque dans une des toutes premières scènes du film. Le charisme, lui, a dû demander sa journée : on le cherche encore dans le casque. Que s’est-il passé ? Des professionnels n’ont pas pu passer à côté de son aura de calamar. Il s’agit donc d’un choix voulu, destiné à démontrer que la diversité n’a pas sa place dans les films, puisque les acteurs de la diversité ça ressemble à ça : et ça fait peur.

La peur étant le contraire de l’amour, tu imagines le désastre, d’autant que le gars est quasiment dans toutes les scènes.

Quand on sait qu’il est possible de caster Denzel Washington, Jesse Williams, James Pickens Jr, Omar Sy, Will Smith, Morgan Freeman, Samuel Jackson, Lawrence Fishburne, Jamie Foxx, Forest Whitaker, Jussie Smollett ou Terrence Howard, et j’en oublie, comment John Boyega a-t-il pu atterrir dans un des rôles principaux du film le plus attendu de tous les temps, entre Daisy Ridley et Oscar Isaac ? Etait-il le fils de la directrice de casting ? Avec qui couche son agent ?

Du coup ça gâche un peu le plaisir visuel des batailles au sabro-laser, des poursuites spatiales à couper le souffle et des décors à t’en faire péter la rétine. Déjà que ce plaisir était entamé par la paresse du scénario… Lawrence Kasdan était-il lui aussi parti avec la directrice de casting au moment de l’écriture, ou bien est-il juste trop vieux (pourtant, 67 ans, ce n’est pas si vieux)? Quand faut-il s’arrêter au cinéma ? Quand le montant du chèque te fait oublier ton métier, sans doute…

Le « scénario » de Kasdan n’est qu’un clone des deux premiers films de 1977 et 1980 :

  • On avait Luke Skywalker, coincé dans le désert de Tatooine ? On a la jeune Rey à la place.
  • On avait le droid R2D2 poursuivi parce qu’il transportait le plan de l’étoile noire ? On a BB-8 poursuivi parce qu’il transporte la carte menant à Luke.
  • On avait Dark Vador ? On a Kylo Ren, même look, même combat (meilleur suivi ORL, cependant).
  • On avait Maître Yoda ? On a la capitaine Phasma (les oreilles en moins, les lunettes de binoclarde en plus)
  • On a toujours la scène du bar glauque à extra-terrestres ainsi que l’Etoile Noire, rebaptisée « l’Etoile de la Mort » (énorme travail sur le nom).
  • L’inénarrable « je suis ton père » sur la passerelle de l’Etoile noire, pardon, l’Etoile de la Mort, je ne sais plus où j’en suis.
  • Et bien sûr, répétons-le, le quota diversité, avec Lando Calrissian autrement plus classe que le fade Finn, sponsorisé par la Convention collective des hôtels, cafés et restaurants.

A la fin, tu attends que ton téléphone sonne et qu’on te dise que Rey est la fille de Luke (gros suspense).

Enfin, tu as beau connaître tous tes épisodes I à VI par cœur, tu ne sais absolument pas d’où sort le Nouvel Ordre.

Alors bien que je ne puisse pas dire que j’ai passé un mauvais moment, car mentir c’est mal, n’en déplaise à nos chers politiciens et hommes d’état, j’avoue que j’aurais presqu’envie d’aller signer la pétition pour le retour de Georges Lucas (ou pour une meilleure répartition du budget : un peu moins pour les effets spéciaux et un peu plus pour payer un vrai scénariste).

Mais mon impression de déjà-vu a été anéantie devant l’impuissance de la chirurgie esthétique à sauver Leïa et Luke des ravages du temps : devant ces faces de quiches au whisky, c’est clair, j’étais bien en train de voir un nouveau film. La preuve, c’est qu’Harrisson Ford, le seul à tenir la route, s’en est jeté dans le vide.

Ami lecteur, que la force soit cependant avec toi, surtout qu’en version française, tu dois supporter la nouvelle voix de C3PO, qui va te casser les oreilles jusque dans l’espace… A la semaine prochaine !

La Grande Evasion (fiscale)…

Le début d’année, c’est un gros moment d’hypocrisie.

D’un côté, ton taux de motivation est à son maximum, tu prends 42 bonnes résolutions (qui partent en fumée après la première série d’abdos qui t’aura tué le dos et le souffle), tu bois un bouillon (mais pas deux), tu es sur les starting-blocks en prévision des soldes, tu as passé une journée sans boire du blanc.

De l’autre côté, ton compte bancaire s’allège du premier versement de tes primes d’assurance. Pour les soldes, ça ne va pas aider. Et c’est là que tu te dis, que dans la vie, tout est question de proportions.

Aujourd’hui démarre le procès de Guy Wilderstein (famille de marchands d’art), sous le coup d’un redressement d’un montant de 550 millions d’euros.

Je répète : 550 MILLIONS D’EUROS.

Cette somme concerne 3 individus (lui, son neveu et sa belle-soeur).

Soit : pour donner une idée, environ 183 millions d’euros par tête, juste de redressement, ça donne une idée du montant possédé par cette famille, puisqu’il s’agit d’un simple pourcentage sur un montant total.

Moi, personnellement, pendant que mon pouvoir d’achat baisse chaque mois un peu plus, ça me donne envie de (au choix) :

  • gueuler jusqu’à ce que je n’aie plus de voix.
  • jeter un seau de merde sur cette famille car la vie est injuste.
  • jeter une benne de merde sur l’administration française, qui paie tout un tas de gens à ne pas faire grand chose voire rien (sénateurs, députés, sans emploi) puis va chercher chez moi de quoi les payer.

Je vais pouvoir rajouter cette joyeuse famille à la liste qui tourne sur la toile de tous ces français qui ne le sont plus (acteurs, chanteurs, sportifs, patrons et actionnaires devenus belges, suisses, monégasques), et de toutes ces sociétés qui ne l’ont jamais été (et pourtant génèrent un chiffre d’affaire bien français).

C’est quand même à se demander : l’héritière des parfums Nina Ricci, visiblement dans l’Air du Temps, condamnée, notamment, pour « organisation frauduleuse d’insolvabilité pour échapper à l’impôt ». En passant chez Séphora, je me demande bien qui a bien pu croire sa déclaration d’impôt (Olaf de la Reine des Neiges ?)

Et encore, même si ça mérite une douche à la bouse pour chiffrage indécent, on peut comprendre que le riche souhaite le rester. Ce qui me remue les intestins, outre l’énormité des sommes en jeu alors que j’ai du mal à me payer des vacances au-delà de 20 km, c’est quand ces évadés accèdent à des postes de pouvoir et décident de l’austérité supplémentaire que je vais devoir assumer.

Quand par exemple, le ministre du budget (ça c’est drôle) Jérôme Cahuzac possède des comptes en Suisse, tout en le niant effrontément, on peut se demander si les politiciens ne sont pas des sortes de mutants, totalement dépourvus du sentiment de honte, acceptant de postes de pouvoir tout en sachant qu’ils sont hors la loi, voilà qui est assez fascinant. Ou quand le secrétaire d’état au commerce extérieur et député Thomas Thévenoud s’arroge le droit de ne pas payer ses impôts et son loyer, pour « phobie administrative »… Je m’en vais de ce pas ne pas payer ce joli sac Gabriel Mansur pour phobie de caisse, tiens.

Une fois de plus, nous pouvons aller nous faire pousser des plumes et pondre des œufs, les riches continueront de magouiller pour conserver un argent qui nécessiterait pas moins de 3 vies pour pouvoir le dépenser, et les politiques, faire de la politique individuelle limitée à leur propre personne et son enrichissement.

Finalement ce monsieur Wildenstein a une attitude plutôt saine, quand on voit ce qui est fait avec l’argent public : on ne va certainement pas améliorer l’état des routes ou planter des arbres, mais plutôt augmenter les indemnités (passant de 2280 à 2661 euros par mois) des 158 conseillers de notre belle région dont la présidente, Mme Delga, choisit de ne pas renoncer à son confortable mandat de députée…

De toute façon, la somme à récupérer sur monsieur Wildenstein ne comblera pas le trou de la sécu (13 milliards d’euros) même en y rajoutant le 1,2 milliard récupéré grâce à la HSBC. (Parenthèse sécu : comment en arrive-t-on à creuser un trou de 13 milliards ? Qui est aux commandes d’un tel fiasco ? Olaf de la Reine des Neiges, encore lui ?)

Alors pour la nouvelle année, en attendant février et le procès de Monsieur Cahuzac, je fais le vœu qu’émerge un homme ou une femme politique sans casserole, sans condamnation, sans dossier dégueulasse, bref, un que je n’aurai pas envie de frapper à chacune de ses allocutions, pour que je puisse enfin aller voter sans avoir la sensation de me faire plumer comme si j’étais une gobe-mouche de compétition…

Rétablissons l’opprobre, cousons leur des lettres écarlates et jetons des tomates, mettons-les en ligne et surtout, cessons d’avoir la mémoire d’un poisson rouge, cessons de cautionner la corruption et de voter pour des personnes condamnées pour des délits graves.

Sur ce ami lecteur, je te souhaite une belle année 2016, avec un retour aux valeurs de base : comme par exemple, trouver une évasion fiscale aussi pour les salaires moyens… A la semaine prochaine…

 

Votez pour ma terrasse

A la veille des fêtes et entre deux attentats, juste avant de racler mes fonds de poche pour acheter des cadeaux avec les misérables piécettes que le fisc m’a généreusement laissées, j’ai voté dimanche dernier pour que rien ne change, ce qui est particulièrement flippant, mais encore plus quand on regarde l’alternative proposée.

Pour faire barrage au FN, de nombreux candidats ont appelé à voter pour l’opposition, voire renoncé à se présenter. C’est beau, l’union fait la force, etc. Mais concrètement, ça veut dire quoi : que les convictions et les programmes peuvent être interchangeables, selon le cas. On se croirait dans la pub Volkswagen avec la couleur « blouge ». On est face à la « droiche » ou la « gaute ». Que quelqu’un rappelle l’architecte, il faut repenser la configuration de l’hémicycle.

Et d’ailleurs, savez-vous vraiment pour qui et quoi vous votez ?

Personnellement, je suis allée voter aux deux tours, par principe, parce que c’est un droit inaliénable, c’est à moi. Au premier tour dans l’isoloir, c’était retour vers le futur : je me suis sentie aussi stupide que devant un QCM de physique quantique en terminale. Je ne savais pas quoi mettre dans l’enveloppe. Je ne me pensais pourtant pas plus bête qu’une autre, jusque-là. Je regarde les infos et les candidats s’exprimer. Mais globalement, un discours politique est en bois et ne parle de rien.

Je suis allée lire les diverses propositions des candidats, qui sont aussi floues que les photos de David Hamilton dans les années 70, mais beaucoup plus ennuyeuses. Ça doit d’ailleurs être fait exprès, pour ne pas que tu votes pour des idées mais pour une personne.

Alors voyons un peu ces gens qui se présentent : Claude Bartolone, par exemple, candidat malheureux en Île-de-France qui remet son mandat de président de l’Assemblée en jeu en cas de défaite, mais pas en démissionnant, mais en le « remettant à la disposition du président du groupe socialiste ». Sans déconner, si un jour je passe aux assises, je demanderai à mon cousin et à ma meilleure amie d’être les jurés, tant qu’à faire.

Donc en gros, un peu comme chaque semaine, en voilà un de plus qui me prend pour une volaille.

Et moi, quand on me prend pour une pintade, j’ai envie d’en savoir plus. Mon ami Google me parle alors de l’affaire de la terrasse de ce monsieur, de la probable collusion avec l’architecte, et du cahier des charges magique concernant la terrasse, à savoir, que la façade fasse pauvre. Que ce monsieur ait une jolie maison, grand bien lui fasse. Mais qu’il refuse de jouer le jeu de la transparence patrimoniale (souvenez-vous, son opposition à l’obligation de publication du patrimoine, merci Jérôme Cahuzac), ça rend tout de suite suspect.

En effet, ces mêmes personnes vont par la suite m’expliquer comment je dois me serrer la ceinture et augmenter mes impôts.

Et je me dis : la sphère politique a perdu la tête, et le pire, c’est qu’elle n’en a même pas honte, du moment qu’elle ne fait pas la une. Ce n’est pas une spécialité de gauche, cela dit, le très honnête Copé, qui rappelons-le, s’est même vu offrir des prestations de son mariage par des clients de Bygmalion, en plus du reste, et qui après avoir vomi le germano-pratinisme, y vit désormais (y a que les volailles qui ne changent pas d’avis). Vive la droiche.

Est-il normal de raconter n’importe quoi aux journalistes et par conséquent, au public ?

Il semblerait que oui, et mettre les bras jusqu’au coude dans le pot de confiture aussi.

La députée Sylvie Andrieux, condamnée pour détournement de fonds publics, continue de voter des lois : elle garde le cul bien vissé sur son siège, malgré une peine d’un an ferme de prison et 5 ans d’inégibilité. Et pour cause : elle vote tout le temps et en faveur du gouvernement…

Que dire alors du secrétaire d’Etat « pop-up », Thomas Thévenoud, atteint de « phobie administrative », certes lui exclu, mais jamais poursuivi en justice ?

Que se passerait-il si moi, contribuable lambda, je ne payais pas mes impôts ou si je détournais des fonds publics ?

Je ne bénéficierais certes pas de tels passe-droits.

Mais la vie est injuste.

Heureusement, de jolies mesures sont à l’étude, comme celle de Michel Sapin, visant à rémunérer les délations fiscales. Comme quoi, la classe politique essaie de rendre ses électeurs aussi moches qu’elle.

Car assurément, les dénoncés de l’hémisphère ne seront jamais inquiétés.

Alors quel est le pouvoir de mon bulletin de vote ?

Comment dois-je voter ?

Je m’en vais répertorier les divers scandales et demander un extrait de casier judiciaire : je pense que cela réduira considérablement mes choix.

Et encore : je finirai probablement par ne plus voter que blanc, car attendre un politique honnête, c’est un peu comme attendre le prince charmant ou le père Noël : on sait tous que cela n’existe pas.

Je m’en retourne donc à mon austérité, et à ma terrasse à moi, qui n’a certes pas la même gueule que celle du président de l’Assemblée, mais au moins, le cul qui s’y pose n’a rien à se reprocher.

Et ça, ça n’a pas de prix, ami lecteur ! A la semaine prochaine !!!

http://agencerva.com/index.php/projets/projet/les-lilas#prev

Les copains de la COP 21

A partir du lundi 30 novembre 2015, nous voilà tous concernés par l’avenir de notre planète : la COP 21 démarre, avec 150 pays membres des Nations-Unies présents au Bourget pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et sauver les ours polaires.

Quinze jours de branlette annoncée déjà le 12 novembre dernier par John Kerry qui prévient que « il n’y aura pas d’objectifs de réduction des émissions juridiquement contraignants, comme cela avait été le cas à Kyoto ».

Bon ben, rentrez chez vous alors, ça coûtera moins cher au contribuable, même si ça n’allègera pas les émissions de kérosène balancées par tous les avions qui ont véhiculé ces aimables chefs d’Etat conviés à ce petit raout touristique à Paris.

Parce que, concrètement, que va-t-il se passer ?

L’Inde et l’Arabie Saoudite, gros producteurs de fleurs et d’air frais, ne veulent en amont pas entendre parler de révision des engagements.

La Pologne et son charbon plus blanc que blanc menace de quitter l’Europe si on lui fait baisser sa production. Et que dire du Brésil, de la Chine, et d’un paquet de pays émergents.

Donc, nous allons être saturés pendant quinze jours dans les médias de beaux discours à en croire à nouveau au Père Noël, ce qui tombe bien, c’est la période, mais qui nous rappelleront surtout, qu’à Noël il y a aussi une dinde, puisqu’aucune sanction dissuasive ne sera appliquée.

Essaie voir, fais un test. Propose à tes concitoyens de se garer correctement et de payer leur parcmètre, tout en spécifiant que s’ils ne le font pas, ils ne seront pas verbalisés, et tu verras ton efficacité : les parcmètres seront vides et les gens garés sur les trottoirs, devant les garages et sur des lignes jaunes. Essaie, je te dis, même une heure, et tu sauras vraiment ce que le mot bordel signifie. D’ailleurs, regarde bien, sur le passage piéton j’ai garé ma voiture.

Donc, c’est officiel, rien ne va se passer concernant le réchauffement de la planète et les ours n’ont qu’à envisager une mutation vers une pelade type le Sphinx, ce très vilain chat sans poils qui a tout compris. C’est sûr, le marché de la peluche devra être repensé, mais c’est bien peu de chose face à une espèce en voie de disparition. On pourra même peut-être créer quelques emplois.

Ce qui n’a pas disparu en revanche, et voilà tout l’intérêt de la COP 21, c’est son très haut potentiel de communication.

Obama dépose une rose devant le Bataclan.

Hollande demande un « accord contraignant » dans un beau discours en bois (et le bois, c’est écolo).

La fréquentation des palaces remonte de 77% par rapport à l’année précédente.

L’impact n’a donc rien à voir avec la fonte des glaces : non, on t’interdit juste, si tu es parisien, de faire quelques petits trucs (mais c’est pour ton bien) :

  • tu n’as pas le droit de prendre ta voiture ni le métro (donc tu ne peux pas travailler, ce qui est plutôt cool) ;
  • tu n’as pas le droit, par arrêté préfectoral, d’aller t’acheter des combustibles domestiques ni des feux d’artifices durant toute la durée de la conférence climat. Ça c’est sûr que tu vas être très ennuyé de reporter ton spectacle pyrotechnique. Pour ton poêle à pétrole, si tu n’as pas fait de réserves, hé bien tu te diras que le froid stimule les tissus, parce qu’avec ton nouveau détecteur de fumée, tu ne pourras même pas brûler une petite table basse sans attirer l’attention. Ce qui est d’autant plus dommage que tu n’as pas pu aller travailler, et donc tu vas te peler chez toi sans chauffage, acte écolo ultime.

Au-delà de ces petites conséquences, nous faisons tous semblant d’être concernés. Peut-être même croyons nous, pendant quelques instants, que nous le sommes vraiment.

Mais, dans ton quotidien, que vas-tu donc faire ?

Tu peux toujours trier tes ordures, mais quand tu entends la gentille madame employée de l’Etat à la déchetterie, « de toute façon, si dans la poubelle vidée, il y a un objet non recyclable qui s’est glissé, tout le lot repasse en déchets ménagers. » Sachant qu’il n’existe aucune liste ou façon précise de différencier le gentil plastique recyclable du méchant qui ne l’est pas, tu peux toujours trier mais une seule petite erreur et tu t’es pris la tête pour rien.

Ah si : tout le papier et le carton sont recyclables, s’ils sont propres. Là, tu ne fais pas de boulette. Le Voici, il va bien dans la poubelle jaune, et servira à fabriquer des quotidiens plus sérieux (que tu n’achètes pas).

Tu aimerais bien faire du compost avec tes déchets végétaux, sauf que tu vis en appartement et c’est un peu compliqué.

Il n’est pas question bien entendu, que tu chauffes moins ou que tu utilises moins ta tablette, ta télé ou ton ordi. Ni que tu prennes moins ta voiture : aller bosser en plein hiver à vélo, même avec cette alléchante prime de 25 centimes d’euro par kilomètre qui se profile au loin, et te taper la tramontane : même pas en rêve.

Tu n’as jamais eu non plus l’intention de consommer moins, ton seul frein c’est la limite de ton porte-monnaie, et certainement pas le déclin de la planète, qui bien courtoisement, ne mourra pas de ton vivant.

Mais avec toute cette campagne de COP 21, par moments, tu culpabilises.

Tu te demandes, dans un élan de bonne volonté, ce que tu pourrais vraiment faire.

Et puis ton regard se pose sur ta voiture, un immonde diesel, la honte est sur toi. Tu fais alors une tentative pour budgétiser l’achat d’une voiture moins nocive pour l’environnement.

Et tu sais très bien qu’il te sera impossible de caser quelque part un crédit supplémentaire, car tout ton extra cash est parti dans tes impôts divers, ainsi que dans l’augmentation annuelle que t’impose ta supérette au début de chaque été à l’arrivée des touristes, et qui perdure à la rentrée, pendant que ton salaire, lui, refuse de se mouvoir à la hausse.

Ça fait bien longtemps que tu as renoncé aux vacances, aux travaux pour refaire ta salle de bains, que tu roules dans ta rougne polluante. Au fur et à mesure des semaines, tu augmentes la durée entre deux apéros, parce que le prix des tapas augmente aussi.

Et tu dis que les belles idées elles aussi, comme les sacs, sont devenues trop chères pour toi. Tu te dis qu’être écolo, c’est devenu un luxe.

Alors pour te donner bonne conscience, tu vas continuer à jeter tes bouteilles de lait vides dans la poubelle jaune, pendant que l’Etat, qui accueille toutes ces jolies conférences écologiques, négocie en scred un accord ultra-libéral, le Trade in Services Agreement, afin de « limiter les distorsions de marché et les barrières à compétition » notamment des «entreprises nationales du secteur de l’énergie ».

Alors, ami lecteur, tu peux toujours mettre ton plastique dans la bonne poubelle et aller travailler à pied : tu ne feras jamais le poids contre le profit de l’entreprise qui t’emploie.

La dinde de Noël n’est pas qu’une spécialité de fin décembre : elle est là, toute l’année, dans tous les foyers français : c’est toi, moi, nous, qui croyons encore que notre droit de vote sert à quelque chose.

Quel dommage que la bile ne soit pas recyclable, car avec ce que je m’indigne chaque semaine, je pourrais alimenter trois déchetteries. Promis, la semaine prochaine, j’essaie de trouver un sujet où je m’énerverai moins : la hausse du SMIC par exemple, +0,55%, ce qui te fera gagner la coquette somme de 9,67 € brut de l’heure, soit 1457,52 € pour un temps plein, soit toujours moins de 1200 € net à dépenser. Avec tes 6 centimes d’euro brut de l’heure supplémentaires (environ 4 centimes net), c’est sûr, tu vas faire repartir la croissance à toi tout seul.

Sur cette réjouissante perspective, ami lecteur, je te souhaite une belle semaine !