Expérience : j’ai participé à un atelier sushis aux Caves Byrrh et j’ai bien riz

Cher ami lecteur, ça faisait un moment que tu n’avais pas eu de mes nouvelles ici, mais pour te prouver que je vais bien et que je fais plein de choses très très intéressantes, je vais aujourd’hui partager avec toi mon retour sur ma participation improbable à un atelier sushi .

On ne va pas se mentir, ça fait quelques années que j’ai abandonné toute motivation concernant le fait de cuisiner (et de repasser aussi… Concernant le ménage, j’ai investi dans des appareils sophistiqués me permettant de réduire l’effort à son strict minimum).

Mais il est de notoriété publique (enfin, mes amis le savent, quoi) que j’aime bien les manger. Le projet n’était donc pas complètement incohérent (comme aurait pu l’être par exemple, un atelier raclette). En plus, j’étais supposée arriver plus tôt pour visiter les Caves Byrrh. Malgré l’image un peu vieillotte du breuvage que je n’avais jamais goûté d’ailleurs, je me dis que ce serait dommage d’être aux japonais absents.

Alors les Caves Byrrh, cher ami lecteur…

QUELLE CLAQUE !

C’est inimaginable un tel patrimoine, mis en valeur par une vraie guide (passionnée) et un guide en hologramme, des sons et lumières dignes d’un spectacle de Jean-Michel Jarre, du mapping excellent, des cuves spectaculaires, c’est la Guerre des Etoiles, bref, je ne savais même pas que cela existait, et encore moins aussi près de chez moi… Et pourtant, Dieu sait qu’il m’en faut pour être impressionnée, je travaille pour une boîte qui fait de la réalité augmentée…

Les Caves Byrrh, un trésor caché

L’entrée pleine de promesses des Caves Byrrh… et les promesses sont tenues !

Bon, me diras-tu cher ami lecteur, c’est à quel moment qu’on rigole, et ta demande est parfaitement légitime. Aucun sushi à se faire, ça arrive, et les trois différents Byrrh que j’ai goûtés y contribuent largement (j’aurais d’ailleurs volontiers approfondi la dégustation). Donc nous voilà dans une cuisine somptueuse (bois, acier et carreaux portugais) avec le chef Blaise Bretonnet des Toques Blanches du Roussillon, très à l’aise et très sympa. Les explications très claires, le thon est libre, ça va être facile.

 

Bon, je ne sais pas si c’est l’effet du Byrrh, mais le gars préconise de rincer 7 fois le riz. Sérieux ? Qui rince le riz 7 FOIS ? Ça fait un peu rite vaudou avec le chiffre magique hein, pas 6, ni 8, mais 7. Je jette de rapides coups d’oeil aux participants, mais tout le monde a l’air de trouver ça normal. Encore une chose dont je vais devoir répondre au Jugement Dernier, puisque je n’ai jamais – JAMAIS – rincé de riz de ma vie entière. Je note pour plus tard de demander à l’Oncle Bens si quelqu’un rince le riz des sachets ?

Une fois que tu as assaisonné le riz (avec une préparation contenant un demi kilo de sucre, vite de l’insuline) et retenu un ou deux hoquets au Byrrh, tu commences les découpes, et là même sans oignons, tu pleures. Que ce soit le poisson, la mangue, l’avocat ou le concombre, mes morceaux ne ressemblent jamais à rien. J’ai mis des gants de ménage non pas pour faire un toucher rectal au saumon à l’aide du concombre mais pour ne pas que mes mains refoulent la mer et que des particules se logent sous mes ongles. Bien m’en a pris, puisque pour éviter que le riz ne colle, tu dois tremper tout le temps tes doigts dans de l’eau vinaigrée qui pue. Un coup d’oeil discret sur la jolie rangée de saumon bien régulière de ma voisine m’informe que la mienne ressemble à des grumeaux en motte à côté.

Pendant ce temps, le chef raconte plein d’anecdotes super sympas qui te font clairement comprendre que tu ne seras jamais un grand maître sushi, expert ne laissant jamais flotter un grain de riz nulle part (ni dans l’eau qui pue ni dans la sauce de soja lesquelles sont dans mon cas d’informes bouillasses mi-solides, mi-liquides).

Je commence  à avoir très faim. En douce, je goûte un morceau d’à peu près tout ce que j’ai coupé, mais les morceaux les plus moches, hein ! Attention… (Sauf qu’ils sont tous moches, je dois donc m’arrêter par la seule force de ma volonté, ce qui, à ce stade, est très compliqué).

Ensuite je roule mes premiers makis, ils sont ma foi nippons ni mauvais. Le riz est concentré d’un côté au lieu d’être régulièrement réparti, le saumon et le concombre sont collés à l’algue, mais si j’appuie le sachet d’algues sur le côté, ça ne se voit pas trop.

Puis j’attaque les nigiri, ce bout de poisson collé à une boule de riz.

Evidemment, mes boules de riz tiennent plus du paquet, et mon saumon est tellement mal découpé que je suis obligée de colmater avec deux morceaux. Ça ne fait pas pro du tout, mais comme la charmante Responsable Com des Vignobles Terrassous vient de nous servir un verre de la très bonne Réserve Blanc, je les vois flous et ça ne me choque pas, en fait. Terrassous

J’ai tellement faim que je commence à m’auto-digérer.

J’ai quand même rempli 3 barquettes à emporter. Ils ne sont pas aussi jolis que ceux des restaurants, mais je suis quand même fière comme Artaban, et quand on les a mangés (les trois barquettes à deux) en toute objectivité, c’était les meilleurs sushis du monde ! Cher ami lecteur, je te recommande donc chaleureusement mon expérience, qui, si elle était riche en sulfites, était une excellente surprise à tous niveaux.

Arigato au chocolat, et à la prochaine, cher ami lecteur, si mes Sushi-Vannes ne t’ont pas tué avant, ou pire, si un « Rageux des blagues de merde » de Topito ne m’a pas occise…

(PS : Un énorme merci à Aurélie, Vanessa et Albe, aux photographes (mon boss Philippe, Albe et Aurélie), au chef et au saumon qui est mort pour l’occasion)

rpt

Merci à Albe, Aurélie et Vanessa, à mon boss Philippe, au chef et à Apple

Ronds-points catalans mode d’emploi

Cher ami lecteur, nous sommes encore en été, même si Météo-France n’a pas l’air tout à fait d’accord, et peut-être as-tu caressé l’idée de venir passer quelques jours dans notre si beau pays catalan, où la mer le dispute à la montagne, où il fait quand même plus chaud qu’ailleurs, où il ne nous manque qu’IKEA pour être parfaitement heureux. Et tu as bien raison d’avoir cette idée, elle est bonne.

Seulement, je me dois de te prévenir, ce que la prévention routière et ton moniteur d’auto-école t’ont appris, tu vas devoir l’oublier le temps de ton séjour.

Car ici, dans ma catalogne natale, les ronds-points ont un fonctionnement qui ne ressemble à nul autre en France ou en Navarre (dont on ne sait toujours pas où c’est, d’ailleurs, enfin quand je dis on, c’est surtout moi).

Je t’explique.

1 – Le rond-point catalan ne fluidifie pas la circulation.

Loin de là. Il est créateur de bouchons. Déjà que le catalan de base respecte la distance de sécurité x2 et passe le dernier au feu vert pendant que toi tu rumines en te disant que, s’il avait juste roulé normalement, tu serais passée, tu te dis que ton ancienne vie parisienne t’a complètement guérie de ce travers. Ah ça oui, tu as même failli refaire 5 fois ton pare-chocs avant rien que la semaine dernière, à rouler comme une tête de veau à ras-de-pression de la voiture devant toi. Sur le rond-point, ça donne la même sans le feu tricolore : des voitures à perte de vue, mais loin de la tienne, un engorgement au rond-point, circulation fluide ensuite.

2 – La file de gauche est vide, à se demander s’il n’y a pas un truc.

Genre une caméra cachée avec un fluide invisible pour te faire faire un aqua-planning sans eau, ou un vieux clou rouillé pour que tu exploses ton pneu avant. Tous les catalans sont donc sur la file de droite. Sérieux, que quelqu’un m’explique. Donc, ami touriste, passe à gauche si t’es pressé comme un citron. Des fois, je me mets aussi à droite, car je culpabilise d’utiliser des trucs de parisienne, parce que c’est tricher ça, non ?

3 – Le rond-point catalan fait flipper.

Sinon, pourquoi personne ne s’engage ? D’ailleurs, ce point 3 explique en grande partie le 1, et l’on aurait presque envie que le psy ou la prof de yoga fasse partie du trajet et répète : « Mais non vous n’avez pas peur… Tout va bien se passer… Respirez, passez la première… », le tout sur une petite musique zen avec de l’encens tibétain diffusé dans l’habitacle. Le problème, c’est que notre ami autochtone n’essaie pas de s’engager au moment où la voiture passe sur le rond-point devant lui, mais seulement une fois qu’elle est passée… Et c’est évidemment trop tard, et au mieux il passe, mais pas celui qui piaffe derrière lui.

Alors ami touriste lecteur, toi aussi respire un bon coup. Oublie le périph. Viens voir nos clubs de plage et nos bars à tapas. Parce que notre ami lecteur catalan a tout compris, il n’est pas pressé et arrive en retard. Tout est une question de point de vue. Le seul problème, c’est que, si tes amis t’ont servi un rosé piscine, le temps de passer les 25 ronds-points qui poussent sur les routes du 66 comme des champignons, les glaçons ont fondu. Mais on s’en fout pas vrai ? On a le soleil. Ça ne paie pas l’essence, mais ça met de bonne humeur même les pauvres. Parce que le soleil, personne n’a encore réussi à nous le facturer.

Pour ma part, quand je voudrai aller vite, j’éviterai les ronds-points pour prendre de savoureux raccourcis avec des feux tricolores. J’arriverai à l’heure pour mon rosé piscine.

Alors profite bien de tes vacances, ami lecteur, et que tu sois catalan ou touriste, je lève mon verre à ta santé ! À la semaine prochaine !

Merci à Google Maps pour la photo.