Souvenirs de Corbasière

CHER MAÎTRE CORBASSIÈRE,

Moi qui vous pensais indestructible, j’ai appris récemment, en vous cherchant sur Google, que vous nous aviez quittés pendant le premier confinement. Un choc ! Pourtant, si nous nous étions croisés à nouveau, en 2020, sur un trottoir parisien, vous ne vous seriez probablement pas souvenu de moi…ou vous auriez fait semblant… vous étiez si facétieux.

Pourtant, vous m’avez marquée. Comme quoi, pas besoin de fréquenter les gens une décade pour qu’ils soient signifiants. Quelques soirées suffisent parfois. C’était au début des années 2000, j’avais la vingtaine provinciale et les nuits parisiennes s’ouvraient à moi comme un nouvel Hollywood, un monde merveilleux fait d’acteurs et de jolies fringues. Et puis, au bout d’un moment, passé l’émerveillement de poser ses fesses dans des endroits aux décorations luxueuses, d’être assise à moins d’un mètre d’une superstar du cinéma, ces soirées finissent par toutes se ressembler. C’est le vide derrière les paillettes, la plupart des gens ne profitent pas de l’endroit pour s’amuser, mais pour vérifier que leur présence a bien été remarquée. 

Et parfois, dans ces soirées clonées, il se produit une rencontre qui vous fait faire un tout petit bond en avant. Une personne ayant ce fameux petit truc en plus qui le différencie des autres. Vous étiez une connaissance de ma colocataire, une noctambule aguerrie. Elle m’avait dit : « Tu verras avec lui on va rigoler ». 

Un soir vous m’avez dit : « Vous n’êtes jamais allée au Ritz Club ? » comme si rien n’était plus normal que de s’y rendre… «Alors on va passer par la grande porte ». Nous voilà place Vendôme dans votre R21 « Que voulez-vous, on me l’a offerte, je ne l’ai pas choisie… », et vous avez appelé les voituriers (morts de rire, ils avaient visiblement l’habitude) et leur avez tendu les clés comme s’il s’agissait d’une Lamborghini. Nous avons traversé tout l’hôtel jusqu’au Club – une traversée incroyable dans des tapis crème si profonds que mes bottes Gucci (Deux heures de queue pendant les soldes pour les obtenir, celles qui savent, savent) s’enfonçaient dedans. Si quelqu’un avait pu me voir marcher à ce moment-là, il aurait cru regarder un documentaire en slow-motion sur la vie d’un panda dans la jungle urbaine. Grâce et fluidité n’étaient visiblement pas au Ritz ce soir-là. Ailleurs, certainement.

J’en profite pour faire un petit aparté sur ces tapis maléfiques. Les personnes fortunées suivent-elles des tutos de riches où on leur apprend à se déplacer élégamment sur ces surfaces molles ? Quel est le truc ? Comment est-il possible de ne pas s’enfoncer ? Si quelqu’un a la réponse, n’hésitez pas, merci.

Après la visite guidée des couloirs du Ritz, où chaque tournant est orné d’une vitrine qui vous invite à fracasser votre PEL pour un seul objet, nous sommes arrivés en haut des marches du Ritz Club sans avoir rencontré âme qui vive (pour être classe, il faut aimer la solitude). Une fois en bas dans cet endroit mi-piano-bar, mi-discothèque (je n’ose pas dire boîte). Comme à la maison, vous demandez au DJ votre chanson préférée : « Hotel California » et vous voilà sur cette piste unique : un petit bout de parquet délimité par des bordures en bois avec un mini-ciel étoilé au-dessus, miiignon tout plein. Après avoir joué pendant six minutes trente les divas du dancing, avec cet humour pince-sans-rire qui n’appartenait qu’à vous, vous posez devant moi sur la table un cendrier estampillé Ritz Club, ramené des toilettes : « C’est cadeau ». « Merci beaucoup, Maître, pour cette gentille attention, mais ça fait un peu crevard, non ? » Bref, on rigolait bien…

Vous ne faisiez pas partie de mon quotidien, mais vous apparaissiez comme ça, vous proposiez d’aller ici à une réunion de l’association Slow Food au Chavignol, une de vos cantines, près de chez vous, ou bien un dîner au Lido, au Lô Sushi, au Florentin, au Man Ray. Vous saluiez Stella McCartney, vous me parliez de ce célèbre animateur télé : « J’ai encore refusé d’aller à son émission ! » Ah bon ? Mais pourquoi, c’est pas mal, pourtant, son émission, on est nombreux à la regarder ! « Il ne veut pas me payer ! » Rhooo Maître. « Ben c’est vrai quoi ! Lui il fait de l’audience, mais moi je gagne quoi, à aller faire le mariole à la télé ? Ce n’est plus de mon âge, ça ! » Même si l’une de vos plaisanteries favorites était de nous préciser que « Popaul est resté vert ».

Vous étiez une mine à anecdotes, et l’un de mes grands regrets, quand je lis vos biographies, est de ne pas vous avoir posé plus de questions, vous les connaissiez tous ! Dac, Vian, Gréco, Malraux, je ne suis pas nostalgique, mais vous avez connu des gens passionnants à une époque où les ligues de bien-pensance ne vous sautaient pas dessus à la moindre plaisanterie, parce qu’elle pourrait froisser quelqu’un quelque part. Je suis passée également à côté de votre œuvre, Internet n’en était qu’à ses balbutiements. Je vous savais coté, mais je vous ai découvert une vraie popularité aux États-Unis, où vos œuvres expressionnistes sont comparées à celles d’un certain Jackson Pollock, excusez du peu. Vous avez peint des affiches de films et moi la cinéphile, j’ai raté ce sujet-là aussi, que voulez-vous, l’être humain moyen ne vaut pas grand-chose à vingt ans.

Parfois vous étiez un peu plus fatigué, mais vous aviez toujours l’élégance de me présenter à des amis de la nuit pour que la soirée ne dépende pas de vous. Mais la plupart du temps, le retour dans votre tacot quand vous me déposiez dans mon 9e arrondissement, était l’occasion de débriefings savoureux : « Tout de même, disiez-vous. Ces mannequins, elles sont désagréables. Elles font tout le temps la gueule ! » Mais, Maître, vous répondais-je. Elles ont faim ! Vous aussi, vous tireriez la tronche, si vous aviez faim ! Et nous riions, mais rire avec vous, c’était indescriptible, c’est comme si soudain je prenais conscience qu’il pouvait y avoir un rire de qualité, un rire qui faisait que j’étais en même temps honorée, en fait.

Des années plus tard, juste avant que je ne quitte Paris, je vous ai croisé sur les Champs-Elysées. Vous n’aviez pas changé d’un iota. Toujours votre chapeau noir et votre écharpe rouge, comme un Toulouse-Lautrec 2.0, je vous ai abordé. « Maître vous vous souvenez de moi ? » Non, apparemment. Mais votre œil pétillait. « Regardez, vous m’aviez donné votre carte » Un autocollant génialissime, une bouche avec écrit « J’aime Corbassière » et vos coordonnées au dos. Vous avez souri. « Comment allez-vous ? » me dites-vous alors tranquillement, alors que vous m’aviez reconnue depuis le début. Nous avons parlé quelques instants sur ce trottoir. Vous êtes parti, la foule des Champs vous a absorbé. Je vous ai regardé partir. 

Et là, devant cet inexorable Google qui m’annonce froidement que vous êtes décédé, je vous regarde partir encore une fois. Je n’ai pas une seule photo avec vous, à l’époque, nous étions libres, sans smartphones. Il ne me reste de vous que deux autocollants et un vieux cendrier tout recollé.

Mais, même si les contours de mes souvenirs sont flous, votre présence fulgurante dans ma vie ne l’est, elle pas du tout. Je vous salue, cher Maître. 

Corbassière est mort, vive Corbassière !

La politesse, bordel ! #1

Cher ami lecteur, dans ma région nous avons la chance d’avoir chaque année un festival de musique avec une bonne programmation sur un site exceptionnel. Ça, c’est juste pour le contexte. Le vrai sujet, c’est les gens que j’ai croisés. Enfin, surtout certains, qui comptent triple. Et c’est parti pour une petite minute « vieux con »…

Le premier soir, tête d’affiche M, un public digne d’une ouverture de soldes Boulevard Haussmann. Chaleur de gueux, 500 millions de chinois, et moi et moi et moi. Compter dix minutes de plus sur chaque déplacement. J’arrive au bord de la fosse en latéral. Mais qu’est-ce qu’on est serrés au fond de cette boite, chantent les sardines. Tant pis je plonge. Quelques mètres plus bas, à trois-quatre rangs de la scène, aucun rapport. Tout le monde est joyeux et gagné par l’énergie de l’artiste. On se ferait presque tous des bisous tellement on est contents. Pourquoi sont-ils tous massés au même endroit, mystère et boule de shit.

Le lendemain c’est la soirée de Patriiiiiiiick Benguigui. Là aussi, la fosse est praticable, les gens polis comme les années précédentes. C’est un peu le principe : les places ne sont pas données, le site n’est accessible que par navettes, c’est l’expédition. Le public a choisi d’y être. Tout le monde est content et 4 fans s’évanouissent poliment dans la chaleur et l’émotion, comme à la grande époque. Jusqu’ici, tout va bien…

Le jour d’après, hormis un début de soirée sénior avec Supertramp et un public qui a bien suivi ses cours d’éductation civique, la programmation passe soudain du côté obscur de la force. En l’occurrence nous voilà sur IAM, où les lignes de courtoisie ne sont pas du tout respectées. Dans une fosse, c’est de bonne guerre, me diras-tu ; faut dire qu’avec les premières journées du festival, j’ai été mal habituée.

Voilà donc que je me retrouve côte à côte avec 3 jeunes dans la petite vingtaine, avec la maturité qui va avec. En effet, c’est tellement sympa de lancer un pogo sur une chanson sans rythme quand on est les uns sur les autres. Une façon de faire partie de la vie de ces autres et d’exister, c’est de faire suer le monde. Parfois même, on parle de toi dans un blog, c’est dingue. Incroyable toutes les perspectives que ça ouvre. « Oh nous on est des oufs » ça c’est le récit des petits cons de leur soirée à leurs potes, comme quoi tout est relatif et affaire de point de vue. C’est vrai que bousculer trois quadras à un concert sans s’excuser, c’est révolutionnaire. Spielberg est sur les starting-blocks pour en faire un film.

Mais trêve d’ironie.

Comme IAM, question de goût, ce n’est pas ma tasse de café, nous décidons à deux de remonter la foule avant la fin. D’une manière générale, les gens, sans faire preuve non plus d’un enthousiasme délirant il est vrai, s’écartent un peu pour nous laisser passer. Jusqu’à ce que nous tombions – mon binôme me précédant – sur une petite jeunesse aux cheveux longs frisés dépourvue de la fonction sourire, une bière à la main, qui reste stoïque à notre approche. Aucun mouvement. Idée d’orientation pro : statue de la liberté dans un parc parisien, y a du matos. Ni pas sur le côté, ni changement de position, ni même un micro-déplacement de sourcil. Genre elle est plus légitime que nous sur cette portion du terrain, même si nous ne faisons que passer, et que dans les règles de base de la bienséance y compris celle appliquée aux stations de métro parisiennes (une référence) on laisse sortir en priorité celui qui le souhaite. Donc elle ne bouge pas. Mon binôme passe outre et la bouscule légèrement en passant. Sa bière bouge un peu, mais reste dans le verre. Elle me regarde d’un air irrité. « Désolée, faut bien passer » lui dis-je, juste pour être polie, alors qu’elle-même ne l’est pas. « T’as qu’à pas renverser ma bière » me répond-elle avec l’à-propos d’un jambon. Nous voilà face à une très belle régression darwinienne, où les préoccupations sont réduites à leur strict minimum : ma roteuse, hé, ho! Heureusement petite, il te reste une main pour te gratter un peu le crâne, ton savoir-vivre étant tombé dans ta bière, et n’a assurément pas survécu. Mais quelque part, tu me rassures : être aigri ce n’est pas que pour les seniors. Tu as visiblement à ton jeune âge, déjà eu ton quota de déceptions, où les deux gorgées renversées de ta bière à 4 € sont un dommage collatéral de ta propre grossièreté. Tu aurais mérité qu’on fasse demi-tour pour la renverser vraiment, avec une option sur ta tête de refoulée des cours de récré.

Le dernier jour du festival, je n’étais clairement pas la cible, les têtes d’affiche visaient les enfants de mes copines : Thirty Seconds To Mars et Macklemore, ça sent bon le Clearasyl. Mais les américains ayant inventé l’entertainment, il y avait des chances de voir du beau spectacle.

Ce fut le cas, et dans le public il y avait du spectacle aussi. Contrairement aux jours précédents, la fosse ressemblait à une vraie fosse, on était bien tassés à quelques rangées des barrières. Là, déjà que tu te tapes tous les effluves des joints environnants, ce qui est moyennement agréable mélangé à la poussière et aux odeurs d’hygiène approximative, que chaque quidam qui passe te file un bleu, il ne manquait personne et pourtant les voilà… Le couple vingtenaire et grand qui pousse tout le monde pour se mettre à côté de nous, pile entre une jeunette et sa mère, à un endroit où on était déjà aussi serrés que dans un wagon du RER A pendant les grèves. L’asperge mâle, convaincue d’avoir le look qu’il faut, boucle d’oreille et lunettes de soleil roses à 23h, se met à gigoter et pousser. La jeunette, au bord de l’étouffement, souhaitant retrouver sa mère et son espace vital, s’énerve à juste titre. Le couple lui passe soudain devant en la projetant par le col vers l’arrière, lui bouchant alors complètement la vue. Les avoisinants se lancent des regards, même les millennials sont choqués. Je regarde un peu autour de moi. Le couple nous gâche à nous aussi vue et respiration. Mon groupe recule d’un pas vers une butte pour y voir à nouveau. Les deux abrutis vivent quant à eux sur une planète où ils sont seuls. Nous aurions tous aimé l’inverse : une planète où ils ne soient pas. Parfois, être majoritaires n’est pas suffisant.

De ma butte, je constate une curieuse répartition des forces en présence : devant et à droite, ça saute et ça danse, à gauche, ça dérive comme un banc de calamars tout mous, inertes. Une bulle d’anti-énergie en plein milieu d’une liesse générale, et finalement tellement représentative de la société actuelle : molle et passive, elle accepte tout sauf de déborder sur sa pause déjeuner. Bon ok cher ami lecteur, je t’avais prévenu qu’on allait cisailler du chiot, et je ne t’apprendrai rien en te disant que les réseaux sociaux et les smartphones sont d’actifs contributeurs à l’individualisation et à l’irrespect. Tu ne profites plus de rien parce que tu es en train de filmer, tu envoies des messengers à quelqu’un qui est à côté de toi, et tu es à fond sur tes droits, mais quid de tes devoirs ? Certes, on a renversé un peu de ta binche, petite ronchon, mais pourquoi ne t’es-tu pas poussée en nous voyant remonter ? La politesse n’est pas un filtre Instagram. Ton savoir-être ne se mesure pas au nombre de tes followers. Un like n’est ni de l’argent, et certainement pas une manifestation d’affection réelle.

Alors, cher ami lecteur, je ne vais pas te mentir en te disant que quelques petits incorrects m’ont gâché le festival. Non, ils sont plus drôles qu’autre chose, et les plus à plaindre ce sont eux, à traverser leur vie avec le QI et la sensibilité d’une saucisse. Et si tu as des enfants, ami lecteur, explique-leur : la vie te rend ce que tu lui donnes.

À la prochaine !

Expérience : j’ai participé à un atelier sushis aux Caves Byrrh et j’ai bien riz

Cher ami lecteur, ça faisait un moment que tu n’avais pas eu de mes nouvelles ici, mais pour te prouver que je vais bien et que je fais plein de choses très très intéressantes, je vais aujourd’hui partager avec toi mon retour sur ma participation improbable à un atelier sushi .

On ne va pas se mentir, ça fait quelques années que j’ai abandonné toute motivation concernant le fait de cuisiner (et de repasser aussi… Concernant le ménage, j’ai investi dans des appareils sophistiqués me permettant de réduire l’effort à son strict minimum).

Mais il est de notoriété publique (enfin, mes amis le savent, quoi) que j’aime bien les manger. Le projet n’était donc pas complètement incohérent (comme aurait pu l’être par exemple, un atelier raclette). En plus, j’étais supposée arriver plus tôt pour visiter les Caves Byrrh. Malgré l’image un peu vieillotte du breuvage que je n’avais jamais goûté d’ailleurs, je me dis que ce serait dommage d’être aux japonais absents.

Alors les Caves Byrrh, cher ami lecteur…

QUELLE CLAQUE !

C’est inimaginable un tel patrimoine, mis en valeur par une vraie guide (passionnée) et un guide en hologramme, des sons et lumières dignes d’un spectacle de Jean-Michel Jarre, du mapping excellent, des cuves spectaculaires, c’est la Guerre des Etoiles, bref, je ne savais même pas que cela existait, et encore moins aussi près de chez moi… Et pourtant, Dieu sait qu’il m’en faut pour être impressionnée, je travaille pour une boîte qui fait de la réalité augmentée…

Les Caves Byrrh, un trésor caché

L’entrée pleine de promesses des Caves Byrrh… et les promesses sont tenues !

Bon, me diras-tu cher ami lecteur, c’est à quel moment qu’on rigole, et ta demande est parfaitement légitime. Aucun sushi à se faire, ça arrive, et les trois différents Byrrh que j’ai goûtés y contribuent largement (j’aurais d’ailleurs volontiers approfondi la dégustation). Donc nous voilà dans une cuisine somptueuse (bois, acier et carreaux portugais) avec le chef Blaise Bretonnet des Toques Blanches du Roussillon, très à l’aise et très sympa. Les explications très claires, le thon est libre, ça va être facile.

 

Bon, je ne sais pas si c’est l’effet du Byrrh, mais le gars préconise de rincer 7 fois le riz. Sérieux ? Qui rince le riz 7 FOIS ? Ça fait un peu rite vaudou avec le chiffre magique hein, pas 6, ni 8, mais 7. Je jette de rapides coups d’oeil aux participants, mais tout le monde a l’air de trouver ça normal. Encore une chose dont je vais devoir répondre au Jugement Dernier, puisque je n’ai jamais – JAMAIS – rincé de riz de ma vie entière. Je note pour plus tard de demander à l’Oncle Bens si quelqu’un rince le riz des sachets ?

Une fois que tu as assaisonné le riz (avec une préparation contenant un demi kilo de sucre, vite de l’insuline) et retenu un ou deux hoquets au Byrrh, tu commences les découpes, et là même sans oignons, tu pleures. Que ce soit le poisson, la mangue, l’avocat ou le concombre, mes morceaux ne ressemblent jamais à rien. J’ai mis des gants de ménage non pas pour faire un toucher rectal au saumon à l’aide du concombre mais pour ne pas que mes mains refoulent la mer et que des particules se logent sous mes ongles. Bien m’en a pris, puisque pour éviter que le riz ne colle, tu dois tremper tout le temps tes doigts dans de l’eau vinaigrée qui pue. Un coup d’oeil discret sur la jolie rangée de saumon bien régulière de ma voisine m’informe que la mienne ressemble à des grumeaux en motte à côté.

Pendant ce temps, le chef raconte plein d’anecdotes super sympas qui te font clairement comprendre que tu ne seras jamais un grand maître sushi, expert ne laissant jamais flotter un grain de riz nulle part (ni dans l’eau qui pue ni dans la sauce de soja lesquelles sont dans mon cas d’informes bouillasses mi-solides, mi-liquides).

Je commence  à avoir très faim. En douce, je goûte un morceau d’à peu près tout ce que j’ai coupé, mais les morceaux les plus moches, hein ! Attention… (Sauf qu’ils sont tous moches, je dois donc m’arrêter par la seule force de ma volonté, ce qui, à ce stade, est très compliqué).

Ensuite je roule mes premiers makis, ils sont ma foi nippons ni mauvais. Le riz est concentré d’un côté au lieu d’être régulièrement réparti, le saumon et le concombre sont collés à l’algue, mais si j’appuie le sachet d’algues sur le côté, ça ne se voit pas trop.

Puis j’attaque les nigiri, ce bout de poisson collé à une boule de riz.

Evidemment, mes boules de riz tiennent plus du paquet, et mon saumon est tellement mal découpé que je suis obligée de colmater avec deux morceaux. Ça ne fait pas pro du tout, mais comme la charmante Responsable Com des Vignobles Terrassous vient de nous servir un verre de la très bonne Réserve Blanc, je les vois flous et ça ne me choque pas, en fait. Terrassous

J’ai tellement faim que je commence à m’auto-digérer.

J’ai quand même rempli 3 barquettes à emporter. Ils ne sont pas aussi jolis que ceux des restaurants, mais je suis quand même fière comme Artaban, et quand on les a mangés (les trois barquettes à deux) en toute objectivité, c’était les meilleurs sushis du monde ! Cher ami lecteur, je te recommande donc chaleureusement mon expérience, qui, si elle était riche en sulfites, était une excellente surprise à tous niveaux.

Arigato au chocolat, et à la prochaine, cher ami lecteur, si mes Sushi-Vannes ne t’ont pas tué avant, ou pire, si un « Rageux des blagues de merde » de Topito ne m’a pas occise…

(PS : Un énorme merci à Aurélie, Vanessa et Albe, aux photographes (mon boss Philippe, Albe et Aurélie), au chef et au saumon qui est mort pour l’occasion)

rpt

Merci à Albe, Aurélie et Vanessa, à mon boss Philippe, au chef et à Apple

FAUSSE COMBI-SHORT SANDRO TROUVERA-T-ELLE UN SOURIRE DANS SON MOJITO ?

Cher ami lecteur, ça faisait longtemps que tu  n’avais pas eu de mes nouvelles, et en fait, je n’ai aucune excuse valable à te fournir. C’est pourquoi sans aucune raison valable non plus, si ce n’est purement socio-anthropologique, je vais partager avec toi un moment de ma soirée de samedi soir dernier.

Je te plante le décor : un joli club de plage qui va bien, la bonne copine et la robe qui va bien, il fait chaud, et le groupe qui va bien lui aussi entame son 2eset (les Lemon Grass, je te les recommande vivement, ami lecteur).

Munies de mojitos et d’un tabouret, nous voilà essayant de trouver une petite place sur le long mange-debout qui longe la scène improvisée.

Une micro-place nous fait de l’œil, entre un couple de quinquas et une post-ado bobo de 17 ans. Si chacun se pousse de 3 cm, on aura une place entière.

Tout bien regardé, la jeunette a l’air de ne pas avoir souri depuis 2015.

Je me tourne donc vers les gentils quinquas, qui se décalent effectivement pour nous laisser suffisamment d’espace pour poser nos mojitos et regarder le spectacle.

Pendant ce temps, pétrie par sa légitimité, la post-pubère en combi-short sous-Sandro nous lance des regards furibards et commence à planter ses ongles dans le revêtement en bois du mange-debout. Je me dis que, comme elle a l’air de vraiment bien se régaler, il valait mieux éviter de la déranger dans son bien-être.

Au bout d’un moment, le tabouret nous gêne, je le pousse sous le mange-debout à côté de celui des quinquas. Ce faisant, le tabouret touche la jambe de Sœur Sourire. Malheureuse! (mais qui donc ?) Alors qu’elle aurait très bien pu se décaler de quelques cm qui n’auraient rien changé à sa soirée ni son confort, notre grincheuse en combi-short – qui soit dit en passant, pourrait être ma fille – a dégainé l’objection flinguante de la pétasse qu’on dérange. « Héééé hooooo ». Face à un tel répondant,  illico presto, afin d’éviter qu’elle nous fasse un ulcère foudroyant (à présent je regrette un peu), j’ai remis le tabouret en arrière, afin qu’il dérange 3 personnes supplémentaires. Entretemps, la cerbère du mange-debout était passée à un niveau supérieur puisqu’elle s’est appuyée dessus en écartant les coudes, façon « c’est mon espace », mais pas du tout comme dans Dirty Dancing, non plutôt comme un pitbull à qui on aurait annoncé qu’il allait désormais passer à un régime exclusivement vegan.

Je me prends donc son brushing en pleine face.

Cela dit, c’est quand même mieux que de voir sa tête de matonne en fin de carrière.

Pendant ce temps, j’ai reçu un sms de l’Amabilité, pour me confirmer qu’elle était bien partie en RTT avec la Bonne Education et la Joie de Vivre.

Ah c’est certain, elles n’étaient pas avec la jeune fille ce soir.

Ensuite, comme le groupe envoyait du son, une partie de ses amis sont partis danser. C’est tout juste si elle ne s’est pas allongée sur le mange-debout pour bien valider que personne (ma copine, nos mojitos et moi essentiellement) ne lui vole sa précieuse place.

Pour couronner le tout, puisque absolument tout ce que nous faisions la gênait, y compris notre respiration, elle a fini par décréter à quel moment le verre de mon amie était vide, et l’a poussé aux antipodes.

En fait ce verre n’était pas tout à fait vide.

Mais elle l’a fait tellement subrepticement – d’une subrepticité rare, invisible à l’œil nu – que face à deux verres quasi identiques, ma copine ne savait pas lequel était le sien.

Et, au vu de toute cette gentillesse aussi engageante qu’un nuage radioactif, nous nous sommes bien gardées de faire une remarque, des guerres sanglantes ayant été déclenchées, paraît-il, sur le lancement d’une remarque. Bon, une guerre dans un club de plage bobo, peut-être pas, mais me balancer le mojito qu’elle n’a pas payé dans ma tronche, ça c’était tout à fait possible.

Heureusement, le groupe continuait son set de feu, et mon amie décide de filmer une des prestations. Malencontreusement, son doigt ripe et le flash se met en route pendant la vidéo. Ni une ni deux, notre veuve pas joyeuse (ni veuve non plus en fait vu l’âge) se protège les yeux comme si on était en 42 et que la Gestapo allait l’interroger sur le contenu de sa cave. « Noooooon elle met le flaaaaash », dit-elle à la dernière copine qui n’est pas allée danser et qui garde elle aussi une planche en bois dans un resto de plage. Au final, tous ont migré un peu plus loin dans un coin plus confortable, et, même de là-bas, elle a continué à nous foudroyer de temps à autre du regard, et franchement, pas la peine d’investir dans de l’antiride contour des yeux et lèvres pour l’instant, son sourire n’a encore jamais servi, et je crois même que ses dents n’ont jamais vu la lumière du jour.

Sérieusement ?

Gamine, au final, tu as passé une soirée pourrie, tu as tiré une tête de crémation en continu et personne ne t’a parlé parce que tu es déjà rance à 17 ans.

L’avenir de tes rencontres de drague en soirée – l’essence même d’une vie estudiantine – me paraît plutôt mal parti, et c’est triste comme toi.

Le truc c’est que tu as essayé de toutes tes forces de diffuser ton mal être autour de toi, voire, de contaminer ton périmètre, sache que, heureusement, tout le monde n’y est pas sensible.

Au final, tu nous as bien fait marrer, puisqu’on attendait presque quel allait être ton prochain mouvement de mauvaise humeur, fascinées que nous étions par ton incroyable capacité à te tromper sur ce qui est important.

Alors cher ami lecteur, si tu as des enfants, explique-leur qu’on obtient beaucoup plus en étant juste poli : ça rend séduisant. Et au final, plus heureux. Je sais, ça a l’air obscur comme ça, mais crois-moi sur parole, c’est mieux.

A la prochaine !!!

 

 

 

 

 

 

 

 

« Et comment, tu n’as pas d’enfant ? »

« Une belle fille comme toi, et toujours célibataire ? #2 »

Cher ami lecteur, je t’ai raconté au début de l’été la foire aux pénibles qui te demandent encore et encore comment ça se fait qu’avec ton physique pas dégueu, ta bonne humeur et ton humour sympa, tu ne sois pas en couple, et surtout comment tu as réussi à te retenir de leur jeter n’importe quel liquide dans la tronche. Hé bien, sache que, dans l’exploration de la lourdeur conversationnelle, tout de suite après il y a la question du titre.

Celle qui fait de toi, infâme nullipare, un mutant tout noir à l’intérieur. Ou un fruit sec, au choix.
Non, parce que comment, en tant que femme (feeeeemmme simplement j’te diiiis) tu n’aies pas ressenti ce besoin irrépressible de remplir ton rôle sur terre et produire un chiard (au moins un).

Je n’ai donc pas d’enfant.

L’horloge biologique, cette menace totalement sexiste, n’égrène un compte à rebours que pour les amies lectrices, n’est-ce pas Mick (Jagger, père pour la 8e fois à 73 ans) ? Donc je devrais être en train de m’inquiéter sérieusement.
De toute façon, ça fait belle lurette que les statistiques font de moi un objet obsolète, une voiture qui roule mais qui n’est plus cotée à l’argus. Dès que tu passes 35 ans, tu bascules dans la population des grossesses à risque, on te répète à longueur de temps que tu aurais dû t’activer avant, pendant que Mick, la veille de sa mort, peut, s’il le souhaite fabriquer un dernier moutard pour la route et repeupler tout un quartier de Londres à lui tout seul, puisque Papa was a Rolling Stone.

Déjà donc, au démarrage, avant même d’avoir pu me poser ne serait-ce que la question, la vie est injuste : je dois me dépêcher, pendant qu’un homme peut, lui prendre tout son temps et attendre la maturité nécessaire pour avoir l’envie de procréer et d’élever sa progéniture. Et toutes les associations pro féministes n’y pourront rien changer, il y a un défaut de fabrication à la base chez le concessionnaire.

Mais mettons que l’urgence biologique ne soit pas un problème. Tout le monde me pose la question comme si j’avais une tare cachée, ou qu’un événement sournois et traumatisant me soit survenu (fausse couche de Grey’s Anatomy, viol de New-York Unité Spéciale, etc.) À la limite, munie d’une bonne raison de cet ordre, je pourrais avancer fièrement une position aussi provocante et transgressive que : « je ne veux pas d’enfant » (ce qui n’est pas le cas, au moins je ne me ferai pas traiter de « connasse égoïste » cf. la tribune de Garance Doré). Sans l’excuse d’un choc physique ou psychologique, on me regarde comme si je disais que je n’aimais pas les chiots ou les chatons : sacrilège. Limite si on ne me glisse pas la carte de visite d’un psy pour me remettre les idées en place.

Le truc, c’est que parfois, tu ne maîtrises pas tous les tenants et aboutissants de ta vie, et que les situations où tu aurais pu te reproduire ne te paraissaient pas assez satisfaisantes pour le faire. La seule chose dont j’ai toujours été certaine, c’était de ne pas vouloir un enfant à tout prix à élever toute seule, même si je respecte parfaitement les besoins de maternité de mes amies qui ont fait ce choix-là.
Ce n’est pas pour autant que je sois dépourvue d’instinct maternel, je ne suis ni traumatisée, ni folle ou psychiquement déficiente.

Alors, ami lecteur, sauf si tu as le goût du risque, ne viens pas te faire tarter par ma main avec ta question débile. Je ne te demande pas pourquoi tu perds tes cheveux, ni pourquoi tu as grossi. Il y a des choses qui sont comme ça, on n’y peut rien.

Et je dois t’avouer que la tentation est grande de te répondre « je suis stérile ».
Juste pour te mettre mal à l’aise, et que tu réfléchisses à deux fois avant de balancer n’importe quoi n’importe comment, même si c’est la mode, via un hashtag au napalm, ou plus courageusement, directement dans ma gueule.
Mais j’ai trop de respect pour les femmes stériles pour le faire.
Car elles n’ont pas choisi, alors que moi, j’ai toujours eu quelques options à portée d’ovaires.

Cependant, il y a de la place pour toutes en ce monde, sans que les unes et les autres soyons obligées de nous farcir le « bon sens » de celles et ceux qui ne sont pas comme nous.

En somme :
– la maternité n’est pas le seul avenir possible pour une femme, ni la cuisine son seul lieu de vie ;
– élever un enfant est difficile, voire relou, et il est bien tentant de vouloir que tout le monde soit dans le même bateau ;
– ce n’est pas parce qu’on n’a pas d’enfant qu’on a été kidnappée et remplacée par un alien.

Alors cher ami lecteur, en 2018, faisons un vœu : celui de ne pas trouver bizarres des choses qui ne le sont finalement pas.
Il suffit juste de s’essuyer les lunettes avec un peu de tolérance : on y voit mieux et il se pourrait même qu’on en devienne un tout petit peu moins con.

À la semaine prochaine !

Danser-le-hip-hop-après-40-ans

Commencer une activité de djeun’s après 40 ans

Cher ami lecteur, après t’avoir fortement conseillé d’éviter certaines activités qui nuiront à ta crédibilité comme l’air guitar ou le sport-stacking, je me sens le devoir de te mettre aussi en garde face à la tentation de croire que, parce que les gens ne te donnent pas ton âge, tu peux faire tout et n’importe quoi comme si tu étais encore le teen-ager que tu n’es plus (depuis fort longtemps).

En l’occurrence, je vais partager avec toi mon expérience personnelle, survenue probablement d’avoir trop visionné la série Younger, où une quadra fraichement divorcée à New-York fait croire qu’elle a 14 ans de moins pour décrocher un job. Evidemment, comme elle y arrive puisque c’est une série où les RH ne vérifient pas le numéro de sécu, (et surtout qu’elle se tape un tatoueur de 20 balais avec des abdos de 20 balais) je me suis plu à penser que la pensée est créatrice, et qu’avoir une volonté de fer te propulse vers l’atteinte de n’importe quel objectif.

Je me suis donc inscrite à un cours de hip-hop.

Réactions de mon entourage : « Mais pourquoi ? » « Mais t’écoutes même pas cette musique ! » « Et tu vas tourner sur la tête et tout ? » « T’as craqué ? », bref, j’ai eu un encouragement sur une cinquantaine de silences désolés, de rondeur d’œil à se péter les orbites, donc un seul « c’est cool » mais avec le recul, je ne suis plus totalement certaine de l’écoute de ma copine à ce moment-là.

Je vais quand même répondre à la question du pourquoi.

Après avoir assisté à un cours de danse de Mia Frye, ça m’a « fait un trou dans ma life ». J’ai donc cherché un cours de street-jazz sur Perpignan, sans succès. Le hip-hop est ce que j’ai trouvé de plus approchant, et là non plus, ça n’a pas été simple, car les écoles à Perpignan ne cherchent pas d’élèves : sur 10 messages laissés, une seule m’a rappelée, et j’y suis restée.

Bonne ambiance, bon choix de morceaux, prof sympathique et sautillant : ça avait l’air bien. Mes amies danseuses m’ayant dit : tu verras, sois patiente, on progresse par paliers, je me suis dit, bon ben y a plus qu’à venir aux cours et le moment viendra.

Sauf qu’il semble que cette règle ne soit pas valable pour les quadras et plus.

Tu viens, tu galères, et la fois d’après tu continues de galérer.

Techniquement, comment ça se passe ?

Le prof te fait écouter la musique de l’enchainement. Ensuite il décompose les premiers pas lentement sans musique et tu les recommences avec lui plusieurs fois. Jusque-là tu gères.

Les ennuis commencent quand il met la musique.

ÇA VA BEAUCOUP TROP VITE.

Tes bras, tes jambes, rien ne suit. Mais tu essaies quand même, ton cerveau leur envoie aussitôt un ordre direct : « On bouge ! MAINTENANT !!! »

Du coup, tes bras et tes jambes affolés partent n’importe où, tu ne te rappelles d’aucun des mouvements qui viennent ensuite, et te voilà en train d’essayer d’imiter pathétiquement la super danseuse du premier rang, avec trois temps de retard.

Et à chaque fois que tu recommences, au lieu de t’améliorer, tu régresses.

Ça bourdonne dans tes oreilles, probablement parce que tu fais de l’hypertension due au stress (et à ton âge). Tu oublies tout, les pas, que tu es ici pour le plaisir, pour danser, non, toi tout ce que tu sais c’est que tu ne sais plus quel est ce fumier de prochain mouvement, et c’est ainsi que tu attends la fin du cours au bout du rouleau, en te demandant, un an plus tard, où est ce putain de palier après lequel tu galères moins.

Et c’est là que ton prof, qui s’ennuie un peu avec les cours de débutants, décide de mettre un peu de harissa dans le plat, et passe à des chorégraphies sur deux semaines au lieu de trois.

Et là, tu n’es plus qu’un long sanglot à l’intérieur.

Déjà que tu étais la Dory des chorés, là seul un miracle de Lourdes peut te sauver de la lose de la dernière ligne, celle qui regroupe les gens qui n’y arrivent pas (mais mieux que toi quand même).

Et histoire de m’achever, je surprends la conversation entre deux des fille(tte)s de mon cours : « moi cette année, je ne ferai pas le gala, je ne veux pas me mettre en danger pour le bac ».

Tu crois que tu ne peux pas tomber plus bas et moins à-propos ? Détrompe-toi, ton karma est ingénieux. C’est là qu’il choisit de te faire croiser ton ancienne collègue, charmante, branchouille et hyper-sympa, qui vient chercher sa fille, qui est à ton cours…

C’est à cet instant précis que j’ai entendu le jingle-fanfare pour la blague du jour, et que ma dignité m’a collé un arrêt maladie sans terme précis.

Je ne sais pas quand elle reviendra, mais tant que je continuerai à faire un mouvement sur trois dans un cours où la plupart des participantes pourraient être ma fille, je pense que je n’aurai aucune nouvelle.

Le truc c’est que, quand j’arrive à faire plus de 5 mouvements d’affilée, je suis tellement contente, que je crois que je vais persévérer encore un peu.

Que veux-tu, ami lecteur, la seule vraie certitude, c’est que le ridicule ne tue pas.

Et ça, c’est le laisser-passer pour la liberté : celle de danser comme une quiche.

Danser rend heureux.

Fais ce qui te plait même si tu n’es pas tout à fait au top, tu n’as qu’une vie.

N’attends pas !

 

À la semaine prochaine !

 

amis à louer

BFF : Best Fake Friend, ou l’amitié à la japonaise

Cher ami lecteur, il n’y a pas à tortiller de l’arrière-train, nos amis Japonais ont toujours eu une longueur d’avance sur nous. Au taquet sur la réalité virtuelle et sur les imprimantes 3D, ils ne sont jamais à court d’une bonne idée pour s’améliorer le quotidien : tu n’as qu’à penser à leurs  casiers pour dormir, recycler l’idée du cercueil, c’est tout de même judicieux.

Hé oui, ils solutionnent tout avec un sens pratique qui pourrait défier IKEA à une battle du rangement.

En l’occurrence, toi ami lecteur, quand tes amis ne sont pas dispo pour se faire une toile ou un apéro, tu restes chez toi, seul comme un étron dans une cuvette. Hé bien, l’ami lecteur japonais, lui, ne se laisse jamais abattre par la difficulté : il fait ce qu’il a prévu, mais avec un acteur, gentiment loué chez Client Partners, Support One, ou My Yes Man, l’offre est pléthorique.

Quelle idée géniale n’est-ce pas, moyennant environ 100 € les 3 heures, ta solitude ne sera plus qu’un mauvais souvenir. Au passage, si ça prend en France, tu feras aussi une bonne action en aidant un intermittent du spectacle à cumuler des heures.

Imagine la nouvelle vie qui t’attend, ami lecteur, shoppings, cafés, apéros, cinémas, restaurants, toujours accompagné quand tu veux et par quelqu’un qui ne râlera jamais et sera toujours ravi de te voir.

Mais la prestation japonaise va plus loin : tu peux louer tes convives pour ton mariage, ils sont sélectionnés en fonction de ton métier et des goûts communs qu’ils peuvent avoir avec toi, ils assistent aux répétitions et tu peux même les présenter en amont à la famille de ta moitié, lors d’un petit dîner sympa, ça fait partie du forfait.

Et tu peux toujours les relouer plus tard si besoin.

Fini les embrouilles : plus personne ne souffle parce que tu hésites deux heures devant des bottines camel que finalement tu ne prends pas, et toi-même tu ne saoules plus tes amis avec tes problèmes relous de voisinage, de famille, de couple ou de célibat puisque, non seulement, tes amis à louer sont ravis quelle que soit la situation, mais répondent toujours présent alors que nous, amis lecteurs français, avons souvent piscine quand il s’agit d’écouter les problèmes des autres.

Nos amis japonais pratiquent même l’abonnement à une seule personne pour qu’elle revienne à toutes les sorties et suggérer ainsi une possible relation régulière. T’es plus loser solo mais t’es accompagné, ce qui signifie que tu es le seul à savoir qu’au fond, t’es toujours un loser, dans l’acception sociale du terme. Alors que c’est ton smartphone qui est le principal responsable de ton isolement, puisque tu es constamment dessus, et non pas par une une prédisposition particulière à la lose. Lâche un peu tes légendes urbaines intérieures, que tu te fabriques tout seul, ami lecteur, et tu te souviendras qu’il y a du monde autour de toi, et peut-être bien qu’il est sympa, ce monde.

Depuis 2014, inspiré par ce brillant modèle nippon, le site américain « Bookafriend » propose de louer des amis dans un grand nombre de villes dans la monde, pour aller faire un jogging, découvrir la ville, ou même te ramener si tu as trop picolé (et c’est le cas, car la solitude rend alcoophile, ami lecteur). Le choix sur Paris reste cependant très limité (3 propositions), il semble que la mayonnaise n’ait pas encore pris en France.

Encore moins en catalogne, me diras-tu. Personnellement, jamais en retard d’un apéro, je n’ai pas de besoin en location d’ami, néanmoins pour toi, ami lecteur catalan, j’ai mis les mains dans le cambouis et suis allée voir un peu l’offre qui te permettra de boire des mojitos aussi souvent que le peut ton porte-monnaie. Me voici donc sur Rentafriend, un site aussi moche qu’un flyer des années 80 et je renseigne notre bonne ville de Perpignan. Hé bien, nous n’avons pas intérêt à vouloir tous sortir le même soir, puisqu’il n’y a qu’un seul ami à louer, Charly, 29 ans, de Saint-Nazaire.

Sur Bookafriend, Perpignan, ils ne connaissent même pas.

Les sites asiatiques ne proposent quant à eux pas de catalogue d’amis pour la France.

Alors sommes-nous de bons clients pour les relations tarifées ? Considérant l’offre aussi famélique qu’une assiette dans un gastro façon nouvelle cuisine (grand contenant et contenu pour estomac de mannequin mais fort joliment arrangé) il saute aux yeux que, pour le moment, la France n’a pas mordu au concept.

Et pour cause : très occupés sur Tinder à chasser le plan cul, les amis lecteurs français n’ont plus le temps pour se payer des amis, et au fond, trouveraient cette alternative plutôt honteuse. D’ailleurs, si l’usage des sites et applis de rencontre s’est pas mal démocratisé, faute d’alternative efficace pour trouver des partenaires, bien peu s’en vantent en dehors de cercles très privés de meilleurs amis intimes. Que veux-tu, ami lecteur, les french lovers et loveuses ont des réputations d’élégants à tenir…

Si l’ami japonais souhaite ne déranger personne, l’ami français a davantage le souci de ne pas passer pour un con.

« Et alors, il est passé où ton pote ?

– Ah il est parti, je ne l’avais loué que pour 3 heures… »

Ben non, hein, à la terrasse du café branchouille, c’est un dialogue qui ne fonctionne pas du tout.

Alors ami lecteur, laisse ton portable dans ta poche pour ne pas devenir un jour un peu trop japonais…

À la semaine prochaine !

Ronds-points catalans mode d’emploi

Cher ami lecteur, nous sommes encore en été, même si Météo-France n’a pas l’air tout à fait d’accord, et peut-être as-tu caressé l’idée de venir passer quelques jours dans notre si beau pays catalan, où la mer le dispute à la montagne, où il fait quand même plus chaud qu’ailleurs, où il ne nous manque qu’IKEA pour être parfaitement heureux. Et tu as bien raison d’avoir cette idée, elle est bonne.

Seulement, je me dois de te prévenir, ce que la prévention routière et ton moniteur d’auto-école t’ont appris, tu vas devoir l’oublier le temps de ton séjour.

Car ici, dans ma catalogne natale, les ronds-points ont un fonctionnement qui ne ressemble à nul autre en France ou en Navarre (dont on ne sait toujours pas où c’est, d’ailleurs, enfin quand je dis on, c’est surtout moi).

Je t’explique.

1 – Le rond-point catalan ne fluidifie pas la circulation.

Loin de là. Il est créateur de bouchons. Déjà que le catalan de base respecte la distance de sécurité x2 et passe le dernier au feu vert pendant que toi tu rumines en te disant que, s’il avait juste roulé normalement, tu serais passée, tu te dis que ton ancienne vie parisienne t’a complètement guérie de ce travers. Ah ça oui, tu as même failli refaire 5 fois ton pare-chocs avant rien que la semaine dernière, à rouler comme une tête de veau à ras-de-pression de la voiture devant toi. Sur le rond-point, ça donne la même sans le feu tricolore : des voitures à perte de vue, mais loin de la tienne, un engorgement au rond-point, circulation fluide ensuite.

2 – La file de gauche est vide, à se demander s’il n’y a pas un truc.

Genre une caméra cachée avec un fluide invisible pour te faire faire un aqua-planning sans eau, ou un vieux clou rouillé pour que tu exploses ton pneu avant. Tous les catalans sont donc sur la file de droite. Sérieux, que quelqu’un m’explique. Donc, ami touriste, passe à gauche si t’es pressé comme un citron. Des fois, je me mets aussi à droite, car je culpabilise d’utiliser des trucs de parisienne, parce que c’est tricher ça, non ?

3 – Le rond-point catalan fait flipper.

Sinon, pourquoi personne ne s’engage ? D’ailleurs, ce point 3 explique en grande partie le 1, et l’on aurait presque envie que le psy ou la prof de yoga fasse partie du trajet et répète : « Mais non vous n’avez pas peur… Tout va bien se passer… Respirez, passez la première… », le tout sur une petite musique zen avec de l’encens tibétain diffusé dans l’habitacle. Le problème, c’est que notre ami autochtone n’essaie pas de s’engager au moment où la voiture passe sur le rond-point devant lui, mais seulement une fois qu’elle est passée… Et c’est évidemment trop tard, et au mieux il passe, mais pas celui qui piaffe derrière lui.

Alors ami touriste lecteur, toi aussi respire un bon coup. Oublie le périph. Viens voir nos clubs de plage et nos bars à tapas. Parce que notre ami lecteur catalan a tout compris, il n’est pas pressé et arrive en retard. Tout est une question de point de vue. Le seul problème, c’est que, si tes amis t’ont servi un rosé piscine, le temps de passer les 25 ronds-points qui poussent sur les routes du 66 comme des champignons, les glaçons ont fondu. Mais on s’en fout pas vrai ? On a le soleil. Ça ne paie pas l’essence, mais ça met de bonne humeur même les pauvres. Parce que le soleil, personne n’a encore réussi à nous le facturer.

Pour ma part, quand je voudrai aller vite, j’éviterai les ronds-points pour prendre de savoureux raccourcis avec des feux tricolores. J’arriverai à l’heure pour mon rosé piscine.

Alors profite bien de tes vacances, ami lecteur, et que tu sois catalan ou touriste, je lève mon verre à ta santé ! À la semaine prochaine !

Merci à Google Maps pour la photo.

« Une belle fille comme toi, et toujours célibataire ? »

Cher ami lecteur, aujourd’hui je ne vais pas te parler des législatives dont tout le monde se fout un peu puisque tout le monde était à la plage au lieu des urnes dimanche dernier (plus grosse abstention depuis 1958) et y sera encore probablement au second tour. Je ne te parlerai pas non plus de la moralisation de la classe politique, sauf si tu veux qu’on se marre un bon coup, mais rire quand on n’est pas ensemble c’est quand même moins fun.

Non, aujourd’hui je ne vais pas (encore !) râler, mais un peu quand même.

Pourquoi dès que je te croise, ami et sympathique lecteur, tu me poses systématiquement cette question qui nous donne à tous et toutes, nous autres pestiféré(e)s célibataires, des sueurs froides. Mais pas celles que tu crois : celles de l’effort que nous faisons pour ne pas te coller une droite, parce qu’on t’aime bien.

C’est la question du titre, et comme mon oreille n’en peut plus de l’entendre, je refuse de la réécrire.

Mais comme je peux comprendre que, si tu demandes, c’est que ça te turlupine, parce que c’est quand même vrai qu’il y a pire que moi sur le marché, je vais d’abord t’éclairer sur le sous-texte de cette question pernicieuse : « étant donné ton physique, c’est quoi le problème avec toi ? »

Bah oui, il existe une véritable discrimination anti-célibataires, qui part du principe que, si tu n’es pas trop moche, il n’est absolument pas normal que tu ne sois pas en couple puisque c’est l’aboutissement ultime, le bonheur n’est pas dans le pré, mais dans le chiffre 2 et la pub Ricoré. D’ailleurs, sache que les célibataires sont beaucoup moins invités aux repas, soirées etc., on ne sait jamais des fois que ce soit contagieux.

C’est mathématique, nous avons tort : 1 c’est moins que 2.  Le célibat, c’est mal !

Nous sommes donc obligés soit de sortir avec d’autres célibataires (l’avantage c’est qu’on peut sortir des vannes sur la fidélité sans être lourds), soit de déployer des trésors d’inventivité et de savoir-faire inédits pour se faire inviter par les coupleux quand même (blagues en gros stock, savoir politique, veille actu, commentaires sportifs, astrologie, numérologie, tarots, médiumnités diverses… Avoir des amis célèbres serait pas mal aussi, mais malheureusement, cela reste assez compliqué en province).

Personnellement, ce n’est pas que je ne veuille pas être en couple, comme tu dis si bien. Non, c’est juste que je ne souhaite pas y être à n’importe quel prix.

Je m’explique.

L’idée de sortir avec quelqu’un qui ne me plaît pas juste pour ne pas être seule ne m’emballe pas du tout (et inversement, je souhaite plaire et non pas combler la solitude de quelqu’un) du coup tu me traites, ami lecteur, de difficile, alors que je fais juste gagner du temps à tout le monde.

Difficile, je t’en foutrais.

Selon le Larousse, quelqu’un de « difficile » est quelqu’un qui « se montre exigeant, qu’il n’est pas facile de contenter » : Être difficile sur la nourriture.

En gros, si je ne me mets pas en couple avec ceux qui le souhaiteraient avec moi, c’est donc bien que je suis difficile. Du genre, si je n’aime ni le fromage, ni les anchois, alors je suis difficile. Une relou, quoi.

Permets-moi, ami lecteur, de ne pas me retrouver dans cette définition.

Le problème dans notre société, c’est que nous autres célibataires subissons tous la même pression sociale qui nous dénigre en tant que tels, et du coup beaucoup d’entre nous craquent et souhaitent se mettre en couple avec le ou la première potable qui passe sans se demander s’il y a entre les concernés le minimum de compatibilité qui permettrait que cela fonctionne au moins quelque temps.

Bref, tout le monde est pressé et saute d’un lit à l’autre avec l’espoir d’y avoir un flash in the night.

Alors que, pour apprécier quelque chose ou quelqu’un, pour vérifier s’il y a moyen de moyenner, il faut parfois prendre un peu son temps, un peu comme le concept de « slow food » et pratiquer le « slow love ».

Comme ça tu verrais bien, ami lecteur, qu’il existe bien des incompatibilités auxquelles tu n’as pas forcément prêté attention dans ton rush sentimentalo-sexuel. Avoir envie de sauter quelqu’un n’est une garantie de rien.

Alors sois cool, ami lecteur, et ne juge pas trop vite tes amis célibataires : ils ne sont souvent pas plus bizarres que toi, surtout si tu restes en couple alors que tu n’y es plus bien. Et arrête de leur rappeler leur statut : il se pourrait bien qu’un jour ils te rétorquent un truc sur les cheveux que tu as perdus, ou les kilos que tu as pris, pas sûr que ça te plaise.

À moins qu’ils ne te foutent un taquet. Petit, hein ! Pas fort du tout. Affectueux.

Mais un taquet quand même.

À la semaine prochaine !

Crédit photo : Stéphane Lluis

supprimer-amis-facebook

On ne perd plus son latin, mais des amis Facebook

Être moderne, ami lecteur, c’est déjà de ne pas utiliser le mot « moderne ».
C’est aussi aller dans le sens du vent et avoir des comptes sur les réseaux sociaux, bon, c’est chronophage et souvent ennuyeux, mais tu dois au moins cibler Facebook, Instagram et Linkedin (si tu travailles). Comme ton smartphone te fournit les applications, un clic et tu y es, en plus ça te fait ta pause discrète au taf (euh, tes 63 pauses en fait).
Te voilà avec 200, 300, 1000 amis Facebook.
Proportionnellement, à moins d’avoir paramétré ton compte comme un militaire, tu as un quota de, à la louche, au minimum un tiers de personnes que tu n’as jamais vues, et basculées en connaissances, comme si ça changeait quelque chose, parce que de toute façon ça te les brise, les paramétrages de tes publications.
De temps à autre, tu checkes ton nombre d’amis, parce que bizarrement, ça te procure une énorme satisfaction d’avoir 537 amis virtuels, surtout si la semaine d’avant, tu en avais 492. A l’inverse de cette satisfaction irrationnelle, ça peut te faire quelque chose de te rendre compte que quelqu’un t’a basé de sa liste d’amis Facebook.
Bon, c’est vrai aussi, tout dépend qui.
Si tu te fais rayer de la liste d’un obscur artisan dont tu n’auras jamais besoin de solliciter les services, genre le pisciniste quand tu viens de t’endetter pour 30 ans pour un deux pièces, tu te doutes bien ami lecteur que le traumatisme n’est pas insurmontable.
C’est déjà bien plus désagréable quand ton ex t’éjecte. Non que ça me soit arrivé (bien sûr que non, ja-mais), mais la très grande empathie dont je suis pourvue me fait comme un gros picotement infiniment désagréable, un peu comme quand tu tombes sur une tomate cerise qui a tourné au milieu d’une barquette bien ferme (emoji ptdr). D’ailleurs, note ami lecteur que, plus l’ex est récent(e), plus le picotement est pénible, pouvant devenir une vraie démangeaison d’urticaire.
Si tu montes en gamme dans l’échelle du pas cool, il y a le bon pote ou la bonne copine qui, soudain, te montre qu’en fait, ben, non hein, pas vraiment.
Mais le truc qui fait bien bien mal à l’ego, c’est quand tu réussis à capter un influenceur ou une célébrité (ça marche aussi avec les personnalités géo-localisées à ton périmètre urbain), tu as déployé tes plumes comme un paon qui espère conclure, et soudain, en cliquant sur le profil de l’ami rutilant qui fait ta fierté, tu vois l’affreuse petite icône « ajouter » avec le petit (+) qui te nargue. Et là, tu te sens bien comme une bonne petite bouse de province, même si d’aventure tu es à Paris.
Ce qui est de surcroît très drôle quand quelqu’un te dégage de ses amis Facebook, c’est que tu peux difficilement lui en parler sans passer pour un pauvre individu désespéré, alors qu’à l’unanimité, s’il n’y a certes pas mort d’homme, ça casse les pieds, car un rejet virtuel, c’est un rejet quand même. La seule solution si tu souhaites en parler, c’est l’humour ou l’information frontale, encore faut-il que les personnes présentent un tant soit peu d’intérêt pour toi.
Cependant, te voilà face à la seule situation de la vie où le dicton « un de perdu, dix de retrouvés » se vérifie, puisque les amis Facebook ça pousse comme les fraudes dans un gouvernement. Alors fais comme moi, ami lecteur, ne désespère pas : la vexation ne provoquant ni AVC, ni infarctus direct, ni d’ailleurs aucun exil quelconque, déroule ta liste d’amis : il y en a forcément quelques-uns de sympathiques. Ensuite, même si tu n’es pas un bobo aficionado de développement personnel, applique quand même le 2e accord toltèque : ne prends pas les choses personnellement (sauf si tu as fait un coup de pute, mais là, je ne peux rien pour toi).
D’ailleurs, à propos d’amis Facebook, ami lecteur, j’ai une question pour toi. Parmi les miens, il y en a un qui est mort. Quelle est la procédure Facebook pour les comptes des gens décédés ? un cimetière virtuel est-il prévu ? une notification ? En tout cas, essaie de supprimer le compte d’une personne morte : c’est comme jeter une boîte Hermès, c’est compliqué. D’ailleurs, tu n’y arrives pas : tu aurais l’impression de trahir sa mémoire (celle du défunt, pas celle de ton carré « Brides de Gala »). L’immortalité, en fait, n’est pas qu’un concept : c’est juste un compte Facebook.
Highlander, attends-moi, j’actualise mon statut puis je t’envoie un MP. Je serai dans ta liste d’amis forever.
A la semaine prochaine !

Crédit photo : Joël Saget / AFP