Pourquoi il ne faut pas cracher dans la soupe aux ex

NB : par facilité d’écriture dû au sexe de l’auteur, l’ex généralisé est masculin. Mais le fonds du propos est unisexe. Ami lecteur, fais la gymnastique mentale de supprimer tous les « e » du féminin, et tu verras. 

Le premier réflexe après une séparation, qu’on soit larguant ou largué, c’est de verser un seau de merde sur l’ex tout frais, histoire de le rendre un peu moins frais justement.

Si on est larguante, il faut bien justifier le largage, et couper la chique à tous ceux de vos amis qui aimaient bien l’ex.

Si on est larguée, en général, on n’est pas très contente. Balancer sur son ex, c’est un peu comme gratter une plaque d’eczéma, ça soulage sur le moment. Puis ça revient. Il faut alors continuer, ou bien trouver une diversion, actionner un ventilateur (=draguer dans les bars), mettre de la cortisone (=se taper un mec pansement), que sais-je.

Donc, dans les deux cas, il est parfaitement logique, voire légitime, de déballer les anecdotes humiliantes (radineries dissimulées ou évidentes, photos dévalorisantes, maniaqueries diverses, mesures précises d’appendices et comparatifs…).

Si d’aventure tu peux les immortaliser dans un livre (merci Valérie T., sainte patronne des cocues humiliées qui prennent leur revanche, pour cette idée lucrative) ça peut te faire trois ronds, mais c’est rare. Le cas général, c’est que tu fais partie soit du sous-groupe 1 : ton ex se véhicule dans une proximité géographique de moins de 20 kms ; soit du sous-groupe 2 : il habite au-delà des 20 kms et qu’il y soit bouffé par les rats.

Le sous-groupe 1 est de loin le plus riche : l’ex de proximité.

Il peut faire partie de ta bande d’amis : c’est la misère. Outre l’inévitable scission (ceux qui sont de ton côté, et les bâtards de traîtres qui sont du sien) qui provoque une coupe sèche dans le nombre de tes amis, tu dois aussi jongler avec le résidu qui ne veut pas choisir, catégorie d’individus flasques aussi consistants qu’une pana cotta, consensuels à mort, qui « vous aiment bien tous les deux » (mais comment est-ce possible ? Et en 1942, elles auraient fait quoi, exactement, ces espèces de moules ?) et qui te laissent te démerder avec la question « lequel des deux va à la soirée ? »

Petite parenthèse concernant ce dernier cas : je préconise toujours d’aller à toutes les soirées. Votre ex finira bien par en avoir marre de voir votre trombine et votre mauvaise foi triomphante, et il restera chez lui. Les absents ayant toujours tort, vous voyez un peu le topo, veni, vidi et vici.

Par ailleurs, l’ex qui squatte votre bande d’amis (ou vous la sienne) à moyen terme, ça vire au vinaigre, parce qu’il y en a forcément un qui se recase avant l’autre, et là, si ce n’est pas toi, pour conserver ta face, bonjour. Ta dignité ne veut plus t’accompagner à aucun apéro.

L’ex de proximité peut aussi faire partie de ton environnement professionnel, car bien entendu, on a eu beau te répéter le principe de base : « no zob in job », tu l’as complètement rayé de ton cerveau quand ce beau gosse de ton travail t’avait invitée à boire un verre. Du coup tu te retrouves à la cantine Sodexho enveloppée dans des malaises cosmiques quand ton plateau heurte le sien et te voilà obligée de le saluer, ou pire, de lui demander comment il va (ce dont tu te fous de l’au-delà, et plus encore s’il va bien, s’il s’est marié et s’il a des moutards, pendant que toi, célibataire, tu es la proie du Trésor Public, qui capitalise sur ton incompétence familiale).

Le sous-groupe 2 est nettement plus confortable (c’est même la charentaise de l’ex) : l’ex aux antipodes.

Tu n’es plus obligée de te farcir sa tête d’abruti : tu ne le croises plus. Ce qui, au passage, t’évite aussi d’avoir un casier judiciaire, puisque tu l’aurais volontiers, en plus du costard, taillé en pièces. D’ailleurs, la distance raccourcit la durée de prescription, et tu peux d’ores et déjà te débarrasser de cette poupée vaudou que tu avais réalisée à son effigie, et dans laquelle tu avais planté, en plus des clous réglementaires, un pieu en bois, juste au cas où ce fumier t’aurait caché, en plus de diverses liaisons avec des femmes qui n’étaient pas toi, une nature de chauve-souris anthropophage (et pourquoi pas, un degré de nazitude comme le sien, c’est surnaturel ou j’y connais rien).

Pour cet ex aux antipodes, tu te dis, comme il est loin, je peux lui péter une raffinerie entière de sucre sur le dos, voilà un plaisir gratuit et inoffensif. Pour les ex de proximité, tu hésites un peu, puis, en situation de confiance entre amis, tu balances, ni vu ni connu, un petit secret salace redorant ton blason soit de méchante hyper drôle, si tu as envoyé balader ce gentil garçon qui ne le méritait pas, soit de fille compatissante et également hyper drôle si c’est le garçon qui t’a envoyée balader, alors que tu supportais patiemment ses insuffisances.

En définitive, tu dénigres tes ex, tu penses que ça te fait du bien. Que de les rabaisser va, par un effet naturel de levier, te remonter vers les cimes d’une désirabilité maximale. Tu te trompes. La valeur ajoutée ne provient jamais de l’accessoire. Elle est intrinsèque. Et puis, ça voudrait dire que tu t’es tapé des schmocks finis sans t’en rendre compte, ce qui fait de toi une sacrée bécasse.

Reste classe.

Au pire tu laisseras le sale boulot à ton avocat, et toi-même tu vogueras sur les eaux limpides de la distinction, sereine.

Ça t’ouvrira bien des possibilités.

Car, en plus de supprimer nombre de moments aussi inopinés qu’embarrassants dans ton quotidien, tu pourras enfin t’approprier ce judicieux conseil d’une amie à l’apéro à la question posée dans le titre de cet article : « quand t’es toute seule, tu fais ton répertoire. » 

Cher ami lecteur du weekend, échange donc un peu ta langue de pute contre une langue de boeuf, et tu seras peut-être un peu plus gros, mais surtout, beaucoup plus sympa, et tu verras, tu t’éloigneras de cette personne aigrie et bilieuse que tu commençais à devenir à force de lire le courrier de ton Centre d’Impôts, et les gens t’aimeront davantage ! A la semaine prochaine !

La dictature du rire procédurier

Pour reprendre cette grande pensée de Charlie Chaplin, une journée où je n’ai pas ri est une journée perdue.

Hier donc, n’a pas été une journée perdue, puisque je suis tombée sur la publicité suivante :

« Vous êtes grosses, vous êtes moches… Payez 19,90 euros et soyez seulement moches ! » pour les salles de sport low cost « Vita Liberté ». Non, c’est vrai, objectivement, c’est très drôle. J’ai bien ri. Sauf que, au vu du déferlement de réactions négatives, j’ai découvert que j’étais « sexiste », « à vomir » et « grossophobe », rien que ça. Moi qui me trouvais plutôt très cool, étais-je dans l’erreur ? Etais-je devenue toute noire à l’intérieur ?

J’ai donc fait le point avec moi-même.

Sexiste. Hum. Effectivement, il y a une greluche (et pas si moche que ça, d’ailleurs) sur la publicité. Mais on pourrait faire la même pour les hommes, sauf qu’elle n’aurait pas du tout le même impact : l’homme soit s’en fout d’être bedonnant, soit ne se sent pas concerné (il est beau, il n’a pas attendu cette pub de merde pour faire du sport). Alors que nous, gonzesses, sommes totalement obsédées par notre graillou, et ensuite, quand quelqu’un se moque, on le prend mal : la méchante pub nous a traitées de grosses et de moches, pourquoi stigmatiser le physique, alors que je galère pour perdre ces 3 kilos que j’ai pris à Noël, misère de misère, et la beauté intérieure du Nutella, on en parle ?

À vomir, euh, tout dépend quand tu me regardes. S’il est 4 heures du mat en sortie d’un bar de nuit et que tu viens de boire environ 8 mojitos, c’est possible qu’en me regardant, tu vomisses.

Grossophobe. Ce n’est pas moi qui suis grossophobe, mais Photoshop, qui me met sous le nez des femmes élastiques aux jambes en chewing-gum tellement elles s’étirent à l’infini sans le moindre petit capiton. Et puis, soulagement, j’aurais pu aussi être mochophobe, et là, nous parlerions d’une discrimination à l’échelle universelle, sans aucun critère de race, de sexe ni de religion. Sauf que moi, on ne m’accuse que d’être grossophobe, on me reproche d’être ce petit esprit étriqué qui stigmatise l’immobilisme, la télé, le canapé et le paquet de chips, simplement parce que j’ai ri à une publicité, dont je pourrais tout aussi bien être la grosse, la moche, ou les deux.

Alors moi, qui suis résolument anti-nostalgique, je me prends à regretter l’esprit canal et les Nuls, quand tu pouvais regarder une fausse pub « Max-pet qualité filtre tout le bon goût du tarpé » sans que le CSA te tombe dessus pour incitation à consommer de la drogue, où Coluche traitait Michel Debré de « handicapé mental » sans se prendre un procès dans la tronche, bref où tout le monde comprenait le sens de l’expression « c’est pour rire ».

Mais comme on ne peut pas revenir en arrière, puisque désormais, je suis sexiste et grossophobe, je m’en vais boire un coup dans ce fabuleux petit bar australien de Sydney, où les plateaux sont des femmes dévêtues allongées sur les tables, sur lesquelles sont disposés les fruits de la fondue au chocolat. Et à celles qui seront trop grosses, je donnerai le téléphone de la salle low cost.  Et au passage, je leur montrerai toutes ces personnes qui ne savent plus rire, mais agresser les autres avec leurs aigreurs et leurs complexes. Car ce sont elles, les seules vraies moches.

Cher lecteur du dimanche soir, je te salue en te rappelant cette parole du regretté Pierre Desproges :  « on peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui ».

Et si tu passes par Sydney, va voir ce bar sympathique, dont tu apprécieras, j’en suis sûre, le raffinement :

http://www.huffingtonpost.fr/2015/08/27/sexisme-bar-australien-polemique-femmes-nues-plateaux-reseaux-sociaux_n_8047486.html?ncid=fcbklnkfrhpmg00000001

Cher Père Noël, cette année je voudrais un gilet pare-balles…

Je sais bien que l’été n’est pas encore fini, mais des fois que je change d’avis en voyant cette très jolie bourse brodée hiver 2016 Vanessa Bruno, je voudrais que tu enregistres fermement ma commande afin que je ne puisse plus revenir dessus même si un pull Zadig et Voltaire me fait de l’oeil.

En effet, j’exécute dans mon quotidien des tâches ô combien risquées : je marche dans la rue, je me rends parfois à Paris en train.

Bon, c’est vrai, en général, je prends le TGV, pas le Thalys (quelle misère, tu meurs autant d’ennui, mais l’agonie est dix fois plus longue). Mais quand même. Maintenant, ce n’est plus d’ennui que tu meurs, tu peux te prendre une ou plusieurs balles dans l’abdomen comme qui rigole, entre ton sandwich dégueulasse à 8 euros, et ton café infâme à 5, accompagné de sa pâtisserie industrielle, au moins aussi terrifiante que l’islamiste radical qui pointe son colt 45 vintage sur toi.

Car il n’y aura pas toujours ces 4 Captain America dans ta rame, prêts à braver la mort pour te sauver, toi et les 500 autres passagers du train, comme dans le Paris-Arras d’hier. N’exige pas non plus le synopsis auprès du service réclamations de la SNCF, tu n’es pas dans un film de Jason Statham, avec des cascadeurs et du placement de produits. Même s’il n’y avait pas eu de rôle distribué aux américains lors de la fusillade du 7 janvier, Barack Obama n’a pas mis ses scénaristes à contribution, pour faire une suite avec 4 de ses héros militaires (l’agent de Bradley Cooper était pourtant sur le coup). Non, dans ton train français, il n’y avait que Jean-Hugues Anglade qui avait passé le casting.

Alors toi, petit passager lambda, tu aimerais bien éviter toutes ces superproductions de films d’action à la noix, tu aimerais bien prendre ton train sans te faire dézinguer ni prendre un abonnement chez le psy pour gérer le post trauma. Tu te demandes aussi raisonnablement comment un gars équipé d’un « armement lourd » a pu monter tranquille avec toi, parce qu’une Kalachnikov, ça ne se cache pas dans un slip, ni dans une poche intérieure zippée. Tu te souviens alors que toi, on t’avait regardée de façon suspicieuse parce que tu avais un coupe-ongle dans le sac (ah non, ça c’était à l’embarquement dans l’avion, quand tu avais enlevé ta ceinture, tes 3 bracelets, ta montre, tes clés et tes bottines à chaîne, et que tu continuais à biper comme si tu étais hyper-louche). Et puis, quand tu apprends que l’équipe du Thalys s’est enfermée dans la motrice, tu te dis que finalement, tout est normal, c’est toi qui es conne de penser qu’une entreprise de service public puisse tenir compte de toi, tu sais bien que tes impôts ne servent pas à cela.

En plus, si tu as survécu à la fusillade, tu n’es en revanche pas sûre de survivre à la récupération du bordel par le Front National, avec Marine qui ne va pas manquer de te rappeler, petite aryenne blonde aux yeux bleus que tu es, à quel point tu es la cible d’attaques terroristes barbares, il est beau mon poisson, il est beau, viens voter pour lui, et toi c’est justement là au milieu de toute cette haine que tu es vraiment terrorisée.

C’est pourquoi, cher Père Noël, car je souhaite continuer longtemps à prendre mon TGV, sans que ma cervelle ne saute, je te demande cette année un gilet pare-balles, pour commencer à améliorer ma sécurité. Je n’ai pas envie de rester chez moi, à faire mes courses sur Internet et à parler à un écran. Et s’il te plaît, prends-moi une taille XS. Et peut-être que tu trouveras un petit modèle sympa, dans une collection éphémère, dessiné par Rick Owens, Victor & Rolf ou Stella McCartney. Comme ça, la prochaine fois qu’un gars fera un braquage dans un train (ça ne s’invente pas non plus, il aurait témoigné être armé pour ça), puisque, c’est bien connu, la SNCF transporte des lingots d’or et des millionnaires (probablement attirés eux aussi par la prestation unique du wagon restaurant), je serai, moi aussi prête pour mon quart d’heure de gloire, avec mon gilet griffé, et s’il ne vise pas la tête, je pourrais même sourire à la caméra de BFM TV.

Et pour plus de prudence l’année prochaine, je te demanderai un casque assorti.

Sur ce, cher Père Noël, et amis lecteurs du weekend, je te salue, fière de n’avoir fait aucun jeu de mot pourri sur les rails de la SNCF ou autres. Et ça, c’est vraiment un exploit.

Bloody marathon (âmes sensibles s’abstenir)

Ma mère me reproche souvent d’être un calamar de la mobilisation,  affirmant que ma génération et les suivantes devraient se secouer pour changer les choses, et surtout qu’avant on se bougeait plus la couenne (Mai 68).

Certes, il y a bien eu le 11 janvier 2015 qui nous a fait mettre le réveil un dimanche matin alors qu’on était tous ensemble à l’apéro la veille. Mais pour être tout à fait honnête, ma manif précédente remonte au 4 décembre 1986, où, fière élève de quatrième, j’étais infiniment heureuse de sécher mon cours d’EMT (Education Manuelle et Technique, souvenez-vous amis quadras) pour manifester contre la loi Devaquet à laquelle je n’avais bien entendu rien compris.

C’est vrai : se mobiliser, ouvrir bien grand sa bouche pour faire bouger les mentalités, prendre des risques, c’est important. Cependant, un événement dont j’ai pris connaissance hier me pose question : quelles sont les limites de la prise de position ?

Petit résumé des faits : au cours du dernier marathon de Londres, la batteuse de M.I.A., Kiran Gandhi (un nom qui ne s’invente pas) a décidé, accroche-toi, de faire, en pleine période de règles, cette course de, je le rappelle, 42,195 kms, sans tampon périodique.

Je t’avais prévenu, ami lecteur, que ça allait être insoutenable.

Car, bien entendu, l’article était accompagné de photos (faites passer les sacs à vomito).

On y voyait la musicienne en collants de course rouges, avec deux espèces de volumineuses tâches maronnasses entre les cuisses, l’air réjoui quant à ce qui aurait été pour nous, mesdames, notre pire cauchemar, et je ne suis pas persuadée que la gent masculine ici présente cautionne cette expression anatomique hygiéniquement douteuse.

Le mobile de cette action soi-disant militante était, dixit la madame, pour « toutes mes soeurs qui n’ont pas accès aux tampons et pour toutes mes soeurs qui, en dépit des douleurs menstruelles, les cachent et font comme si ça n’existait pas », et aussi pour surmonter la honte provoquée par les périodes de règles, bref, une prise de position anti-sexiste comme on n’en voit plus (heureusement).

Nous voilà face à des possibilités infinies d’actions de lutte sociale d’un type nouveau : cessons par exemple  de nous torcher les fesses après une diarrhée, car certains vivent dans des conditions d’hygiène déplorable. Gardons le tee-shirt couvert de vomi après une cuite pour en découdre avec l’alcoolisme. Laissons s’exprimer le civisme, mais si possible sans le passer à la machine, c’est plus écolo.

Toutefois, il semble que cette belle idéologie ne soit pas seule à l’origine de cet acte militant 2.0 : en effet, la musicienne avoue avoir eu peur que le tampon ne la gêne pendant sa course. Mais comme toute pub est bonne à prendre, elle conclut : « S’il existe une façon de transcender l’oppression, c’est de courir un marathon de la manière que vous voulez ».

Euh… non.

C’est juste dégueu, en fait.

Bon dimanche ami lecteur, et surtout, ne prends pas les gens pour des cons. Ils ne le sont pas tous.

Et si tu n’as peur de rien, voici les photos :

http://www.people.com/article/kiran-ghandi-runs-marathon-without-tampon-bleeds-freely

Canal + de jambons

Nous les filles, la politique on n’y tâte que dalle.

Quand on voit apparaître une des têtes dégarnie et chafouine, en général, on zappe si on peut, on éteint, on s’endort, on peut même dans certains cas extrêmes retourner à la cuisine et faire la vaisselle par exemple, c’est une diversion utile.

Toutefois, depuis plus de vingt ans, nous avions une petite fenêtre sur la vie politique et sur l’actualité qui nous permettait de nous informer tout en rigolant grave : les Guignols de l’Info. Vingt ans que je rate des barbeucs et des brunchs au rosé pour regarder la compile de la semaine.

Et voilà qu’il y a deux semaines, sacrilège ultime, j’apprends qu’on va me supprimer ma principale source d’info politique, celle qui me rappelle que je ne dois pas croire tout ce qu’on me dit (y compris les marionnettes !) et surtout penser par moi-même, au lieu de répéter bêtement (bêlement ?) au cours d’une conversation B les phrases sympa qui claquent entendues dans une conversation A.

Je n’ai pas signé de pétition contre le massacre des baleines, ni contre celui du thon rouge. Je n’en ai pas signé non plus pour sauver la forêt amazonienne, la couche d’ozone ou les enfants affamés du Mali.  Pour être tout à fait honnête, je me sens concernée, mais de loin (à peu près la distance de la Terre à la Lune).

Mais là, mon civisme a fait le même bond que le 7 janvier, et me voilà sur change.org ou un site du même acabit, signant en ligne pour sauver les Guignols.

Les Guignols, quoi, ça m’a remué les tripes. On a  tous défilé en janvier pour la liberté d’expression, et voilà qu’on nous supprime le dernier bastion libre et réellement drôle, avec Cyril Eldin, d’une actualité politique commentée. Heureusement, je n’ai pas été la seule : des milliers de réactions sur les réseaux sociaux, dans les journaux (énorme édito des Inrocks du 8 juillet dernier par Christophe Conte, en cadeau à la fin de l’article ). La chaîne fait alors marche arrière, la voix du peuple a gagné, pense-t-on.

Jusqu’à ce vendredi 25 juillet, où après avoir annoncé que la quotidienne allait être cryptée, mais pas le dimanche, on nous jette à la face, pauvre public crédule, que les 4 auteurs historiques des Guignols  allaient être limogés, pour « usure » et salaire trop élevé (sur un budget de 17 millions qui ne bouge pas, pourtant).

Et là je me dis qu’on me prend pour un jambon.

Ça veut dire quoi, ça, on reconduit l’émission mais on change la totalité du staff qui écrit les sketches ?

Ça veut dire quoi, ils sont « usés » ? Je ris toujours autant, et je me demande objectivement chaque dimanche comment ils font pour écrire des sketches aussi drôles depuis si longtemps. En tant que spectatrice, je n’ai ressenti aucun essoufflement. Mais, clairement, mon petit avis ne pèse pas lourd, c’est à se demander si ma voix dans une urne (une urne ! ça sent le sapin, ça, une urne…) raconte quoi que ce soit.

Alors je me dis que peut-être que Christophe Conte a raison, et que les amitiés de Monsieur le repreneur Bolloré sont effectivement à l’origine de cette destruction hypocrite. Car arrêter les Guignols ou remplacer ses auteurs, c’est bonnet blanc et foutage de gueule. Mais il semble que, ces derniers temps, plus on donne l’air d’abuser et plus ça passe :

– Monsieur Balkany qui le jour de la diffusion d’un reportage sur sa vision très personnelle de la fiscalité française, bénéficie (Dieu est grand !) d’une coupure de courant dans la ville dont il est le maire juste sur le bon créneau horaire ;

– Madame Saal, qui, sous prétexte de n’avoir pas le permis de conduire, produit des notes de taxi à l’Etat de la taille d’une villa avec piscine, tout en finançant aussi les sorties en boîte de son fils (qui visiblement, n’a pas son permis non plus) : 440 000 € de factures de taxi entre ses postes du Centre Pompidou et de l’INA ;

– et que dire des évasions fiscales diverses (600 000 € par ci… 2 millions d’€ par là…) de Monsieur l’ex-ministre du budget (!) Cahuzac, qui dans une prestation de comédien digne des Molière, niait avoir un compte en Suisse, bref, le propos n’est pas de dresser une liste de toutes les cuillères qu’on a trouvé dans le pot de confiture vide, on y serait encore la semaine prochaine.

La première annonce, celle de supprimer purement et simplement les Guignols, était plus honnête, au moins la messe était dite. Là, on te prend pour un con, ouvertement, on se fout de savoir que tu vas t’en rendre compte, car de toute façon, tu ne comptes pas.

Ce qui te chagrine le plus, c’est que toi, comme de nombreux autres concitoyens, ta mère t’a élevée dans le respect des autres, en te disant que mentir, voler, manipuler, te moquer des gens autour de toi, c’était mal. Toi, comme de nombreux autres français, tu n’oserais pas faire le quart de ce que ce Monsieur Bolloré et consorts font, car tu aurais trop honte. Tu ne pourrais pas te regarder dans le miroir.

Mais alors, petit jambon, que vas-tu faire ?

Tu peux rester, ton cul de dindon de la farce gentiment coincé dans ton canapé, et penser aux 55 millions de dindons de la farce français, en te disant qu’organiser en France un Thanksgiving cette année ne serait pas une idée si incohérente que ça.

Tu peux, à l’instar de nombreux internautes, résilier ton abonnement à Canal+, sauf que t’es pas abonnée. Mais chaque soir ou presque, tu regardais le Petit et le Grand Journal, le samedi, le Tube et le dimanche, tu n’aurais raté le Supplément et les Guignols pour rien au monde. Hé bien, tu vas arrêter. A ciao, les Guignols, Catherine et Liliane, Daphné, Yann et Maïténa.

Peut-être est-il temps aussi de faire vivre ton compte Tweeter, et participer à dénoncer ce type d’agissements. Montrer que, si on te prend pour une andouille absolue, tu ne l’es pas forcément.

Mais le plus important, c’est que tu n’es certes pas riche ni célèbre, mais le soir tu te couches tranquille, avec ta conscience pour toi.

Et du coup le dimanche, tu vas pouvoir reprendre ton activité d’apéro du midi, et trinquer avec des gens sympas qui ne trouvent pas, eux, que tu es une anémiée du cerveau et qu’on peut te servir n’importe quelle soupe.

Et le jambon, ce ne sera plus toi. Tu le mettras sur le pain tomate.

Ami lecteur, bon dimanche, et ne sois ni une volaille, ni un jambon (fût-il de la pata negra). Tu n’es pas un imbécile. Les gens ne sont pas des imbéciles. Fais-le savoir.

Et, juste pour le plaisir, l’édito de Christophe Conte dans les Inrocks du 7 juillet 2015.

EditoInrocks

Pourquoi sortir le samedi soir est une mauvaise idée

Parce que le samedi soir sortent tout ceux qui ne peuvent pas sortir les autres soirs de la semaine : gens qui habitent loin (=campagne), mineurs ou presque, gens qui ne sortent pas quand ils travaillent (=pas drôles), gens à qui on ne propose rien dans la semaine (= sortie obligatoire du samedi), BREF, une population à visuel et propositions déprimantes. Parce que dans la sous population mineurs, mineurs+1, toutes les filles sont plus sexy que toi (être plus intelligente ou plus spirituelle ne compte pas le samedi soir). Parce que si ton humour n’est pas calé au minimum sur le degré de ta bouteille, tu trouves l’environnement sinistre (sortie de lycée, sortie de village, sortie de bar PMU). Parce que l’humour, le glamour et la classe font relâche le samedi soir (les RTT, c’est pour tout le monde visiblement). Parce qu’en plus, les flics sont partout avec leurs alcootests, ce qui est en contradiction totale avec l’obligation que tu as de boire pour arriver à trouver ton samedi soir sympa. Quelques conseils pour réussir ton samedi soir hors de ton salon quand même (tu n’as vraiment peur de rien malgré mes avertissements bienveillants) : 1. Trouve toi un(e) ami(e) avec qui tu aimes bien discuter et surtout que tu n’as pas vu depuis longtemps, pour être suffisamment pris par le récit des épisodes précédents pour ne pas remarquer le plus longtemps possible ce qui se passe autour de toi. 2. Tire-toi à maximum 22 heures. Au-delà, les gremlins sont passés à l’heure d’été, et déboulent pour te détruire la soirée (le gremlin étant un nuisible du samedi soir qui, quand il a trop bu passé une certaine heure, tient des discours ineptes sur les sports qu’il pratique ou qu’il regarde. Il a fait l’objet de plusieurs films dans les années 80, mais il est bien plus effrayant en vrai). 3. Si tu connais des chemins de traverse pour rentrer ou si ce n’est pas toi qui conduis, bois un maximum. Ça reculera ponctuellement tes seuils de tolérance, tu auras une autre perception de ton voisinage immédiat : l’impression magique d’avoir des amis partout. N’oublie pas en rentrant d’avaler du paracétamol à 1000 mg, et un jus de citron au réveil. Avec ça, c’est imparable, tu auras l’impression d’avoir passé une soirée de dingue, même un samedi soir. Mais comprends-bien qu’il ne s’agit que d’une illusion. Et surtout, pense à jeter les numéros de tous tes nouveaux amis, après 3 mojitos, ta perspicacité n’est plus très fiable, et ton instinct a rejoint l’humour, le glamour et la classe à leur RTT. Alors c’est sûr, tu n’as pas vraiment d’alternative le samedi soir, car c’est un peu aussi la misère sur les chaînes de télé, malgré les hausses de la redevance, ce qui t’amène à conclure que la vie est injuste (surtout le samedi soir). Alors, lis un livre bordel, ou couche-toi tôt pour une fois. Car une chose est sûre : il ne s’est jamais rien passé de notable un samedi soir depuis John Travolta (1977). Alors, arrête de t’obstiner dans l’erreur. Sors un autre jour. Tu me remercieras. Sur ce, je te souhaite, ami lecteur, un bon dimanche, En espérant te revoir bientôt !

Bienvenue dans mon blog !

Tout est possible !

Hier, j’étais juste une blonde perdue dans l’innombrable flot de blondes de France et de Navarre, et aujourd’hui, ce n’est plus la même : roulement de tambour, changement de statut de ouf, j’ai mon nom imprimé en majuscules sur la couverture d’un roman.

C’est difficile à faire passer via un blog, l’odorama étant un concept heureusement resté marginal, mais depuis, j’en fais des pets à la violette. Et si j’arrive à en vendre, disons, un nombre substantiel, vous savez, le genre de nombre à partir duquel on peut raisonnablement penser que les acheteurs ne sont pas uniquement composés de ma famille, alors là j’envisagerai même le niveau supérieur : le pet Chanel number five.

Rassurez-vous, il n’y aura aucun glissement scatologique, vous êtes juste face à un moment d’exultation ultime. Et ça rend téméraire : soudain, je me dis, mais oui, quelle bonne idée.

Partageons, mes amis, partageons ! Des humeurs, des événements, des commentaires mesquins, et surtout, des tranches de rigolade !

Ajourd’hui, pour cette grande première, voici la couverture de mon livre : Justine, édité aux Presses Littéraires, en vente sur Amazon, où déjà se profile un premier commentaire élogieux (de mon nouveau meilleur ami) (ma mère n’ayant toujours pas d’adresse mail, je pense que je vais galérer avec le référencement…)

http://www.amazon.fr/Justine-Anna-Knyszewski/dp/2350739600/ref=aag_m_pw_dp?ie=UTF8&m=A2T1I8TG7A33NX

Et je vous invite le 4 avril prochain à 16h à ma première dédicace à la librairie Cajelice, 10-12 rue du Dr Pous à Perpignan, venez nombreux !

Trop fière !

Le bonheur, c’est simple comme une interview sur NRJ Perpignan !!!

C’était juste une toute petite interview, mais je me suis sentie, genre « il m’arrive un truc de ouf, là », la classe, ma fille !!!

C’était un de ces moments où on oublie la routine du quotidien, on a l’impression de faire vraiment quelque chose d’exceptionnel !

Si rien qu’avec ça, je suis au taquet, je me demande bien ce que ressentent le Pape ou Angelina Jolie, dont les vies sont, par définition, extraordinaires, où même prendre une douche prend un sens autre qu’hygiénique. (Si, ça je vous le garantis que la douche d’Angelina Jolie n’a rien à voir avec la mienne, même son gel douche pourra vous le confirmer).

L’accueil a été au top, je me serais cru au Marriott (bon, peut-être pas le Marriott, mais j’ai bu un café, tout de même !), le journaliste, je vous assure, dans le dictionnaire à côté de « sympa » il y a sa photo, et moi

en sortant, je pétais du parfum, je vous dis.

Vous pouvez écouter le résultat grâce au lien…

Tout cela m’ayant mise de fort bonne humeur, vous me retrouverez très bientôt sur ce blog, avec de nouveaux billets d’humeur,  que vous n’hésiterez pas à commenter…

A très vite !!!!