amis à louer

BFF : Best Fake Friend, ou l’amitié à la japonaise

Cher ami lecteur, il n’y a pas à tortiller de l’arrière-train, nos amis Japonais ont toujours eu une longueur d’avance sur nous. Au taquet sur la réalité virtuelle et sur les imprimantes 3D, ils ne sont jamais à court d’une bonne idée pour s’améliorer le quotidien : tu n’as qu’à penser à leurs  casiers pour dormir, recycler l’idée du cercueil, c’est tout de même judicieux.

Hé oui, ils solutionnent tout avec un sens pratique qui pourrait défier IKEA à une battle du rangement.

En l’occurrence, toi ami lecteur, quand tes amis ne sont pas dispo pour se faire une toile ou un apéro, tu restes chez toi, seul comme un étron dans une cuvette. Hé bien, l’ami lecteur japonais, lui, ne se laisse jamais abattre par la difficulté : il fait ce qu’il a prévu, mais avec un acteur, gentiment loué chez Client Partners, Support One, ou My Yes Man, l’offre est pléthorique.

Quelle idée géniale n’est-ce pas, moyennant environ 100 € les 3 heures, ta solitude ne sera plus qu’un mauvais souvenir. Au passage, si ça prend en France, tu feras aussi une bonne action en aidant un intermittent du spectacle à cumuler des heures.

Imagine la nouvelle vie qui t’attend, ami lecteur, shoppings, cafés, apéros, cinémas, restaurants, toujours accompagné quand tu veux et par quelqu’un qui ne râlera jamais et sera toujours ravi de te voir.

Mais la prestation japonaise va plus loin : tu peux louer tes convives pour ton mariage, ils sont sélectionnés en fonction de ton métier et des goûts communs qu’ils peuvent avoir avec toi, ils assistent aux répétitions et tu peux même les présenter en amont à la famille de ta moitié, lors d’un petit dîner sympa, ça fait partie du forfait.

Et tu peux toujours les relouer plus tard si besoin.

Fini les embrouilles : plus personne ne souffle parce que tu hésites deux heures devant des bottines camel que finalement tu ne prends pas, et toi-même tu ne saoules plus tes amis avec tes problèmes relous de voisinage, de famille, de couple ou de célibat puisque, non seulement, tes amis à louer sont ravis quelle que soit la situation, mais répondent toujours présent alors que nous, amis lecteurs français, avons souvent piscine quand il s’agit d’écouter les problèmes des autres.

Nos amis japonais pratiquent même l’abonnement à une seule personne pour qu’elle revienne à toutes les sorties et suggérer ainsi une possible relation régulière. T’es plus loser solo mais t’es accompagné, ce qui signifie que tu es le seul à savoir qu’au fond, t’es toujours un loser, dans l’acception sociale du terme. Alors que c’est ton smartphone qui est le principal responsable de ton isolement, puisque tu es constamment dessus, et non pas par une une prédisposition particulière à la lose. Lâche un peu tes légendes urbaines intérieures, que tu te fabriques tout seul, ami lecteur, et tu te souviendras qu’il y a du monde autour de toi, et peut-être bien qu’il est sympa, ce monde.

Depuis 2014, inspiré par ce brillant modèle nippon, le site américain « Bookafriend » propose de louer des amis dans un grand nombre de villes dans la monde, pour aller faire un jogging, découvrir la ville, ou même te ramener si tu as trop picolé (et c’est le cas, car la solitude rend alcoophile, ami lecteur). Le choix sur Paris reste cependant très limité (3 propositions), il semble que la mayonnaise n’ait pas encore pris en France.

Encore moins en catalogne, me diras-tu. Personnellement, jamais en retard d’un apéro, je n’ai pas de besoin en location d’ami, néanmoins pour toi, ami lecteur catalan, j’ai mis les mains dans le cambouis et suis allée voir un peu l’offre qui te permettra de boire des mojitos aussi souvent que le peut ton porte-monnaie. Me voici donc sur Rentafriend, un site aussi moche qu’un flyer des années 80 et je renseigne notre bonne ville de Perpignan. Hé bien, nous n’avons pas intérêt à vouloir tous sortir le même soir, puisqu’il n’y a qu’un seul ami à louer, Charly, 29 ans, de Saint-Nazaire.

Sur Bookafriend, Perpignan, ils ne connaissent même pas.

Les sites asiatiques ne proposent quant à eux pas de catalogue d’amis pour la France.

Alors sommes-nous de bons clients pour les relations tarifées ? Considérant l’offre aussi famélique qu’une assiette dans un gastro façon nouvelle cuisine (grand contenant et contenu pour estomac de mannequin mais fort joliment arrangé) il saute aux yeux que, pour le moment, la France n’a pas mordu au concept.

Et pour cause : très occupés sur Tinder à chasser le plan cul, les amis lecteurs français n’ont plus le temps pour se payer des amis, et au fond, trouveraient cette alternative plutôt honteuse. D’ailleurs, si l’usage des sites et applis de rencontre s’est pas mal démocratisé, faute d’alternative efficace pour trouver des partenaires, bien peu s’en vantent en dehors de cercles très privés de meilleurs amis intimes. Que veux-tu, ami lecteur, les french lovers et loveuses ont des réputations d’élégants à tenir…

Si l’ami japonais souhaite ne déranger personne, l’ami français a davantage le souci de ne pas passer pour un con.

« Et alors, il est passé où ton pote ?

– Ah il est parti, je ne l’avais loué que pour 3 heures… »

Ben non, hein, à la terrasse du café branchouille, c’est un dialogue qui ne fonctionne pas du tout.

Alors ami lecteur, laisse ton portable dans ta poche pour ne pas devenir un jour un peu trop japonais…

À la semaine prochaine !

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On ne perd plus son latin, mais des amis Facebook

Être moderne, ami lecteur, c’est déjà de ne pas utiliser le mot « moderne ».
C’est aussi aller dans le sens du vent et avoir des comptes sur les réseaux sociaux, bon, c’est chronophage et souvent ennuyeux, mais tu dois au moins cibler Facebook, Instagram et Linkedin (si tu travailles). Comme ton smartphone te fournit les applications, un clic et tu y es, en plus ça te fait ta pause discrète au taf (euh, tes 63 pauses en fait).
Te voilà avec 200, 300, 1000 amis Facebook.
Proportionnellement, à moins d’avoir paramétré ton compte comme un militaire, tu as un quota de, à la louche, au minimum un tiers de personnes que tu n’as jamais vues, et basculées en connaissances, comme si ça changeait quelque chose, parce que de toute façon ça te les brise, les paramétrages de tes publications.
De temps à autre, tu checkes ton nombre d’amis, parce que bizarrement, ça te procure une énorme satisfaction d’avoir 537 amis virtuels, surtout si la semaine d’avant, tu en avais 492. A l’inverse de cette satisfaction irrationnelle, ça peut te faire quelque chose de te rendre compte que quelqu’un t’a basé de sa liste d’amis Facebook.
Bon, c’est vrai aussi, tout dépend qui.
Si tu te fais rayer de la liste d’un obscur artisan dont tu n’auras jamais besoin de solliciter les services, genre le pisciniste quand tu viens de t’endetter pour 30 ans pour un deux pièces, tu te doutes bien ami lecteur que le traumatisme n’est pas insurmontable.
C’est déjà bien plus désagréable quand ton ex t’éjecte. Non que ça me soit arrivé (bien sûr que non, ja-mais), mais la très grande empathie dont je suis pourvue me fait comme un gros picotement infiniment désagréable, un peu comme quand tu tombes sur une tomate cerise qui a tourné au milieu d’une barquette bien ferme (emoji ptdr). D’ailleurs, note ami lecteur que, plus l’ex est récent(e), plus le picotement est pénible, pouvant devenir une vraie démangeaison d’urticaire.
Si tu montes en gamme dans l’échelle du pas cool, il y a le bon pote ou la bonne copine qui, soudain, te montre qu’en fait, ben, non hein, pas vraiment.
Mais le truc qui fait bien bien mal à l’ego, c’est quand tu réussis à capter un influenceur ou une célébrité (ça marche aussi avec les personnalités géo-localisées à ton périmètre urbain), tu as déployé tes plumes comme un paon qui espère conclure, et soudain, en cliquant sur le profil de l’ami rutilant qui fait ta fierté, tu vois l’affreuse petite icône « ajouter » avec le petit (+) qui te nargue. Et là, tu te sens bien comme une bonne petite bouse de province, même si d’aventure tu es à Paris.
Ce qui est de surcroît très drôle quand quelqu’un te dégage de ses amis Facebook, c’est que tu peux difficilement lui en parler sans passer pour un pauvre individu désespéré, alors qu’à l’unanimité, s’il n’y a certes pas mort d’homme, ça casse les pieds, car un rejet virtuel, c’est un rejet quand même. La seule solution si tu souhaites en parler, c’est l’humour ou l’information frontale, encore faut-il que les personnes présentent un tant soit peu d’intérêt pour toi.
Cependant, te voilà face à la seule situation de la vie où le dicton « un de perdu, dix de retrouvés » se vérifie, puisque les amis Facebook ça pousse comme les fraudes dans un gouvernement. Alors fais comme moi, ami lecteur, ne désespère pas : la vexation ne provoquant ni AVC, ni infarctus direct, ni d’ailleurs aucun exil quelconque, déroule ta liste d’amis : il y en a forcément quelques-uns de sympathiques. Ensuite, même si tu n’es pas un bobo aficionado de développement personnel, applique quand même le 2e accord toltèque : ne prends pas les choses personnellement (sauf si tu as fait un coup de pute, mais là, je ne peux rien pour toi).
D’ailleurs, à propos d’amis Facebook, ami lecteur, j’ai une question pour toi. Parmi les miens, il y en a un qui est mort. Quelle est la procédure Facebook pour les comptes des gens décédés ? un cimetière virtuel est-il prévu ? une notification ? En tout cas, essaie de supprimer le compte d’une personne morte : c’est comme jeter une boîte Hermès, c’est compliqué. D’ailleurs, tu n’y arrives pas : tu aurais l’impression de trahir sa mémoire (celle du défunt, pas celle de ton carré « Brides de Gala »). L’immortalité, en fait, n’est pas qu’un concept : c’est juste un compte Facebook.
Highlander, attends-moi, j’actualise mon statut puis je t’envoie un MP. Je serai dans ta liste d’amis forever.
A la semaine prochaine !

Crédit photo : Joël Saget / AFP

Je poste un statut donc je suis

Cher ami lecteur, certes, je ne trouve pas que Joey Starr soit une référence – d’ailleurs il a flingué Nouvelle Star, cette émission que j’aimais bien – cependant il lui arrive aussi d’avoir ses moments. En l’occurrence, le 12 septembre dernier, il a posté sur Facebook le message suivant : « Quand je vois tous ces gens sympas et intelligents sur Insta je me demande d’où viennent tous ces cons dans la vraie vie. »

Mais de quoi parle-t-il, je ne comprends pas.

Non, vraiment.

Je regarde mes photos, ami lecteur, et j’envie ma propre vie sur insta et facebook. Car me voilà en apéros de ouf, dans des bars à la déco sympa, avec des amis au bon style, ou alors à des vernissages, où je mets en ligne les œuvres qui me plaisent le plus. Chaque photo donne l’impression que tu es, ami lecteur, passé à côté de la super soirée la plus cool de la planète.

Et pourtant, il n’avait rien de transcendant, cet apéro, dans la vraie vie. Mais ce n’est pas grave : la photo est magnifique : 217 likes.

La vérité, elle est là : il n’y a pas de photo prise pendant les vraies soirées de ouf  (à part peut-être au début, si la déco est époustouflante) : quand tu t’amuses vraiment, tu ne prends pas de selfie, tu participes à la soirée ; tu es partie prenante.

Et là, on n’est qu’au premier niveau, celui ou tu mets en scène ta life.

Le stade deux c’est celui où tu mets en scène la fabuleuse personne que tu veux que tes followers pensent que tu es.

Te voilà donc en train de partager des articles montrant à quel point tu te soucies de l’environnement, des animaux, des enfants battus, de la misère, des chatons, des poussins, tu veux accueillir des migrants, ta pensée est profonde et de gauche, tu cites Desproges, ou Paolo Coelho, tu critiques Hanouna, Ruquier, Maître Gims et Christophe Maé, et le plus dingue dans tout ça, c’est que tu es entourée de personnes au moins aussi fascinantes que toi, qui partagent, retwittent ces merveilleux statuts qui font que nous sommes à deux doigts de soumettre la candidature d’un certain nombre de nos amis virtuels au prix Nobel de la paix, ce qui, au vu du dernier lauréat, n’aurait plus l’air d’une blague idiote désormais, j’ai même entendu dire que Francis Lalanne était dans les starting-blocks pour la prochaine session.

Puis tu éteins ton ordi, ta tablette et ton smartphone, ou tout du moins, tu les ranges.

Et tu te rends compte que les comportements des vrais gens ne correspondent pas du tout avec les statuts partagés des réseaux sociaux. Je ne parle pas de tes amis que tu connais depuis toujours, mais plutôt à tous ceux qui t’ont demandé en ami juste pour avoir un maximum d’amis, pour qui tu es juste un +1, comme si ton profil participait à un vaste concours où gagne celui qui a le plus d’amis qui le likent.

Bon, comme tout le monde, j’aime bien les likes, alors j’ai accepté, comme tu as pu le faire, les commerçants, les bars à vin, à eaux, à bière, à salades, à frites, à tapas, les magasins de bidules et de trucs parce qu’on avait 72 amis en commun qui eux aussi, les ont acceptés avant moi. La question, c’est : est-il nécessaire de bien se comporter dans la vie si notre avatar le fait ? En gros, peut-on violer quelqu’un IRL (In Real Life) et signer la pétition « Eradiquons les violeurs » sur Change.org ?

En gros, suis-je ce que je poste ?

Il semblerait que désormais, on peut s’en foutre d’être des sales types dans la vie, du moment qu’on remplit son mur de  de phrases cools, et de jolies photos.

Parce que dans la vie, ton voisin met la musique à fond à n’importe quelle heure (et il ne s’agit jamais de l’Adagio pour cordes de Barber, évidemment) et la dame du marché te prévient que, si tout va mal, c’est à cause de « ces gens-là » (Merci Monsieur Brel de renommer toutes les plaies humaines responsables de tous nos maux, on peut y rentrer une bonne moitié de la planète dans cette expression) même si mes préférés toutes catégories restent quand même les haters sous pseudo d’Internet, champions de bassesse humaine non assumée, pompes à merde absolues et définitives.

Alors quelles sont les possibilités qui s’offrent à toi, ami lecteur ?

Tu peux : rester dans le virtuel, avec les Bisounours et les Pokémons et risquer de te perdre dans le triangle des Bermudes de l’abêtissement, ce qui n’est pas fou-fou comme perspective ; quitter le virtuel, et affronter les abrutis, ce qui, en plus de n’être pas fou-fou non plus est en plus d’une pénibilité rare ; comme alternative éco-durable, puisqu’aucune solution n’est génialissime, je te propose l’adéquation profil virtuel / profil réel.

Tu seras alors peut-être moins populaire, tu auras peut-être moins de likes et de followers, mais au moins, toi, quand les gens te croiseront, ils n’auront aucune surprise. Tu ne les auras pas truandés sur le produit. Et tu leur donneras peut-être envie d’être moins devant leurs divers écrans. Cependant, méfie-toi tout de même d’une chose : il se pourrait bien que parmi tes amis inconnus, un jour ou l’autre il y en aura un, deux, ou dix, qui te feront rigoler.

Même une fois.

Et ça, ami lecteur, ça n’a pas de prix.

A la semaine prochaine, I am back on tracks !

L’homme de ma vie est-il à 300 m ?

Cher ami lecteur, te souviens-tu de mon premier téléphone portable, le Nokia 5110 Ola quand Orange s’appelait encore Itinéris ? Il ressemblait à une grosse télécommande en couleur et pesait presque le double de mon iPhone 6. Et pourtant, qu’est-ce qu’on était content de trimballer cette brique partout parce qu’enfin on ne risquait pas de rater un appel en sortant de chez nous. Et en plus, on pouvait jouer au Snake, ce jeu inoubliable au graphisme encore moins évolué que les fresques de Lascaux.

Bref, avec le téléphone portable, on rentrait dans une nouvelle ère de la drague : celle où on filait notre 06 dans les bars, sur la plage, ou à ses collègues de travail. On faisait de vraies rencontres et on était sélectionnés sur des critères objectifs tels que le physique pour les hommes et l’humour et la carte bancaire pour les femmes, ces deux derniers critères pouvant ou non, être simultanés. Nous étions donc dans les mid 1990’s et pour rencontrer des partenaires sexuels ou plus si affinités, on sortait de chez soi.

Et puis en 2001 est né le site référence des gens qui n’arrivent pas à se rencontrer de manière naturelle : Meetic qui ouvrit la voie à tous les autres sites du même genre (Adoptunmec, Attractive World, Badoo, E-Darling etc) et nous voilà entrés dans l’ère où tous les laissés pour compte des méthodes de séduction en live (les timides, les mal dans leur peau, les super-occupés de la life) ont pu rebooster leur estime de soi, vendant leur beauté intérieure via des messageries instantanées, tout en enfumant le chaland avec des photos datant de 10 ans en arrière, voire ne les représentant pas du tout. Cela dit, les beaux (belles) gosses débordés passant aussi par là ne mettaient pas forcément davantage leur vraie photo, les sites de rencontre véhiculant à l’époque une image de perdant ayant un problème temporaire ou durable de séduction IRL (In Real Life).

Mais comme dirait Darwin (à moins que ce ne soit ma concierge ?), tout évolue.

L’homme d’affaire créatif étant programmé pour investir les filons porteurs, nous voilà 15 ans plus tard avec non plus des sites, mais des applis sur nos smartphones, nous permettant même de draguer aux chiottes les jours de paresse intestinale, car on n’arrête pas le progrès : penses-y, ami lecteur, tu es géolocalisé, et les développeurs sont là pour te proposer des applis auxquelles tu n’aurais certainement pas pensé. Pense juste à tirer la chasse.

Alors, quels sont les meilleurs outils qui s’offrent aux célibataires ? Tout d’abord, une judicieuse trouvaille, sans doute édifiée sur un cas pratique : happn, qui te permet de retrouver les gens que tu croises et tient même des statistiques intéressantes sur le sujet (Gaspard, 31 ans, croisé 5 fois), du coup si tu n’avais pas un poil de sec à l’idée d’aborder ce potentiel objet de ton désir, cette merveilleuse appli te permet de rectifier le tir en toute quiétude sans passer ton master de la lose. Génial, sauf que dans mon quartier, il n’y a que des retraités, on est bien loin d’une offre pléthorique.

Alors du coup tu peux toujours te tourner vers l’appli qui cartonne : Tinder (et leurs versions LGBT : Grindr et Blendr, chacun sa vie, chacun ses poches) où tu fais défiler les photos des utilisateurs proches de toi. Shopping, non pas de sacs, mais de partenaires de proximité.

Mais ne stresse pas, ami lecteur : si une appli te déçoit, tu peux toujours utiliser Once (qui te propose un partenaire par jour), Booxup (pour les lecteurs), Beepin (pour rencontrer des collègues), Threender (pour les plans à plusieurs), Fundi (où votre profil est mis aux enchères), OkCupid (qui calcule votre taux de comptabilité), etc, etc, le marché de la misère affective est énorme et sans fin, puisqu’il existe même désormais une appli de rencontre pour les people et personnes travaillant dans les industries créatives, Raya (mais ne rêve pas, sur celle-là tu dois être coopté par un Super Ami Lecteur, et je pèse mes majuscules).

Finalement, trouver l’âme sœur ne se résumerait-il pas à un smartphone géolocalisable, un algorithme et une bonne photo ? Ta problématique, ami lecteur, n’est plus de proposer la meilleure version de toi-même au quotidien, mais bel et bien d’avoir un ami photographe de talent, et un autre rédacteur, pour optimiser ton profil. Ensuite, une fois que tu auras matché, sur une appli ou l’autre, tu pourras toujours envoyer des SMS, ou des sexto, selon ce que tu as à dire, ton postérieur gentiment calé dans ton canap, en te fatiguant uniquement du doigt.

Alors avant que tu ne tombes définitivement dans la recherche de l’âme sœur ou de ses fesses façon Matrix avec des algorithmes confortables et des photos filtrées deux cents fois, je te lance un défi : trouver ton prochain partenaire à l’ancienne, avec la méthode vintage d’un sourire éclatant, d’un bon look et d’un humour qui tabasse. Et ensuite tu me diras, si ce n’est pas plus sympa (hé oui, dans la vraie vie, pas de défiltrage brutal, tu vois le candidat dans son jus, ça t’évite bien des traumatismes).

Allez, hop, ami lecteur, tes pieds dans tes Stan Smith, ta confiance sous le bras (car tu es beau, ou belle, c’est une question de pensée-racine) et pars chasser autre chose que des Pokémons !

A la semaine prochaine !

(Credit Photo : 9gag.com)