Cher ami lecteur, aujourd’hui je ne vais pas te parler des législatives dont tout le monde se fout un peu puisque tout le monde était à la plage au lieu des urnes dimanche dernier (plus grosse abstention depuis 1958) et y sera encore probablement au second tour. Je ne te parlerai pas non plus de la moralisation de la classe politique, sauf si tu veux qu’on se marre un bon coup, mais rire quand on n’est pas ensemble c’est quand même moins fun.
Non, aujourd’hui je ne vais pas (encore !) râler, mais un peu quand même.
Pourquoi dès que je te croise, ami et sympathique lecteur, tu me poses systématiquement cette question qui nous donne à tous et toutes, nous autres pestiféré(e)s célibataires, des sueurs froides. Mais pas celles que tu crois : celles de l’effort que nous faisons pour ne pas te coller une droite, parce qu’on t’aime bien.
C’est la question du titre, et comme mon oreille n’en peut plus de l’entendre, je refuse de la réécrire.
Mais comme je peux comprendre que, si tu demandes, c’est que ça te turlupine, parce que c’est quand même vrai qu’il y a pire que moi sur le marché, je vais d’abord t’éclairer sur le sous-texte de cette question pernicieuse : « étant donné ton physique, c’est quoi le problème avec toi ? »
Bah oui, il existe une véritable discrimination anti-célibataires, qui part du principe que, si tu n’es pas trop moche, il n’est absolument pas normal que tu ne sois pas en couple puisque c’est l’aboutissement ultime, le bonheur n’est pas dans le pré, mais dans le chiffre 2 et la pub Ricoré. D’ailleurs, sache que les célibataires sont beaucoup moins invités aux repas, soirées etc., on ne sait jamais des fois que ce soit contagieux.
C’est mathématique, nous avons tort : 1 c’est moins que 2. Le célibat, c’est mal !
Nous sommes donc obligés soit de sortir avec d’autres célibataires (l’avantage c’est qu’on peut sortir des vannes sur la fidélité sans être lourds), soit de déployer des trésors d’inventivité et de savoir-faire inédits pour se faire inviter par les coupleux quand même (blagues en gros stock, savoir politique, veille actu, commentaires sportifs, astrologie, numérologie, tarots, médiumnités diverses… Avoir des amis célèbres serait pas mal aussi, mais malheureusement, cela reste assez compliqué en province).
Personnellement, ce n’est pas que je ne veuille pas être en couple, comme tu dis si bien. Non, c’est juste que je ne souhaite pas y être à n’importe quel prix.
Je m’explique.
L’idée de sortir avec quelqu’un qui ne me plaît pas juste pour ne pas être seule ne m’emballe pas du tout (et inversement, je souhaite plaire et non pas combler la solitude de quelqu’un) du coup tu me traites, ami lecteur, de difficile, alors que je fais juste gagner du temps à tout le monde.
Difficile, je t’en foutrais.
Selon le Larousse, quelqu’un de « difficile » est quelqu’un qui « se montre exigeant, qu’il n’est pas facile de contenter » : Être difficile sur la nourriture.
En gros, si je ne me mets pas en couple avec ceux qui le souhaiteraient avec moi, c’est donc bien que je suis difficile. Du genre, si je n’aime ni le fromage, ni les anchois, alors je suis difficile. Une relou, quoi.
Permets-moi, ami lecteur, de ne pas me retrouver dans cette définition.
Le problème dans notre société, c’est que nous autres célibataires subissons tous la même pression sociale qui nous dénigre en tant que tels, et du coup beaucoup d’entre nous craquent et souhaitent se mettre en couple avec le ou la première potable qui passe sans se demander s’il y a entre les concernés le minimum de compatibilité qui permettrait que cela fonctionne au moins quelque temps.
Bref, tout le monde est pressé et saute d’un lit à l’autre avec l’espoir d’y avoir un flash in the night.
Alors que, pour apprécier quelque chose ou quelqu’un, pour vérifier s’il y a moyen de moyenner, il faut parfois prendre un peu son temps, un peu comme le concept de « slow food » et pratiquer le « slow love ».
Comme ça tu verrais bien, ami lecteur, qu’il existe bien des incompatibilités auxquelles tu n’as pas forcément prêté attention dans ton rush sentimentalo-sexuel. Avoir envie de sauter quelqu’un n’est une garantie de rien.
Alors sois cool, ami lecteur, et ne juge pas trop vite tes amis célibataires : ils ne sont souvent pas plus bizarres que toi, surtout si tu restes en couple alors que tu n’y es plus bien. Et arrête de leur rappeler leur statut : il se pourrait bien qu’un jour ils te rétorquent un truc sur les cheveux que tu as perdus, ou les kilos que tu as pris, pas sûr que ça te plaise.
À moins qu’ils ne te foutent un taquet. Petit, hein ! Pas fort du tout. Affectueux.
Mais un taquet quand même.
À la semaine prochaine !
Crédit photo : Stéphane Lluis
Excellent article, comme d’hab tout est bien ciselé. Évidemment quand on te connaît on te retrouve bien. Et le Slow love… un concept à rendre tendance tiens ! L’époque où justement on faisait la cour tout ça, tout ça…. le vintage c’est in ?
Chère Simpleetsansgluten, la cour est un délicieux concept à réhabiliter d’urgence !
très bon article : je vais continuer à prendre mon temps
Et tu auras bien raison ! Réhabilitons les valeurs vintage, la cour, l’amour courtois !
Eh oui parce que le vintage en déco ou en fringues c’est bien, mais dans l’attitude, ça ne ferait pas de mal non plus 😉
bon j’ai oublié le T à « ferait ». Me tapes pas hein !!
Chère Simpleetsansgluten, tu devrais savoir que, grâce à WP on a des pouvoirs magiques et notamment celui de modifier les commentaires. Et comme je t’aime beaucoup, j’allais modifier ton post ni vu ni connu mais tu as préféré faire un monstrueux coup de projo sur ta petite faute (de frappe). D’ailleurs, je la corrige quand même.
j’adhère et j’adore
Merciiii beaucoup !!!!!! Ça m’encourage, j’ai toujours peur de basculer dans le nombrilisme…
wahou, je vous fais un copyright de » avoir envie de sauter quelqu’un n’est une garantie de rien » amie de la poésie bonsoir,