Être moderne, ami lecteur, c’est déjà de ne pas utiliser le mot « moderne ».
C’est aussi aller dans le sens du vent et avoir des comptes sur les réseaux sociaux, bon, c’est chronophage et souvent ennuyeux, mais tu dois au moins cibler Facebook, Instagram et Linkedin (si tu travailles). Comme ton smartphone te fournit les applications, un clic et tu y es, en plus ça te fait ta pause discrète au taf (euh, tes 63 pauses en fait).
Te voilà avec 200, 300, 1000 amis Facebook.
Proportionnellement, à moins d’avoir paramétré ton compte comme un militaire, tu as un quota de, à la louche, au minimum un tiers de personnes que tu n’as jamais vues, et basculées en connaissances, comme si ça changeait quelque chose, parce que de toute façon ça te les brise, les paramétrages de tes publications.
De temps à autre, tu checkes ton nombre d’amis, parce que bizarrement, ça te procure une énorme satisfaction d’avoir 537 amis virtuels, surtout si la semaine d’avant, tu en avais 492. A l’inverse de cette satisfaction irrationnelle, ça peut te faire quelque chose de te rendre compte que quelqu’un t’a basé de sa liste d’amis Facebook.
Bon, c’est vrai aussi, tout dépend qui.
Si tu te fais rayer de la liste d’un obscur artisan dont tu n’auras jamais besoin de solliciter les services, genre le pisciniste quand tu viens de t’endetter pour 30 ans pour un deux pièces, tu te doutes bien ami lecteur que le traumatisme n’est pas insurmontable.
C’est déjà bien plus désagréable quand ton ex t’éjecte. Non que ça me soit arrivé (bien sûr que non, ja-mais), mais la très grande empathie dont je suis pourvue me fait comme un gros picotement infiniment désagréable, un peu comme quand tu tombes sur une tomate cerise qui a tourné au milieu d’une barquette bien ferme (emoji ptdr). D’ailleurs, note ami lecteur que, plus l’ex est récent(e), plus le picotement est pénible, pouvant devenir une vraie démangeaison d’urticaire.
Si tu montes en gamme dans l’échelle du pas cool, il y a le bon pote ou la bonne copine qui, soudain, te montre qu’en fait, ben, non hein, pas vraiment.
Mais le truc qui fait bien bien mal à l’ego, c’est quand tu réussis à capter un influenceur ou une célébrité (ça marche aussi avec les personnalités géo-localisées à ton périmètre urbain), tu as déployé tes plumes comme un paon qui espère conclure, et soudain, en cliquant sur le profil de l’ami rutilant qui fait ta fierté, tu vois l’affreuse petite icône « ajouter » avec le petit (+) qui te nargue. Et là, tu te sens bien comme une bonne petite bouse de province, même si d’aventure tu es à Paris.
Ce qui est de surcroît très drôle quand quelqu’un te dégage de ses amis Facebook, c’est que tu peux difficilement lui en parler sans passer pour un pauvre individu désespéré, alors qu’à l’unanimité, s’il n’y a certes pas mort d’homme, ça casse les pieds, car un rejet virtuel, c’est un rejet quand même. La seule solution si tu souhaites en parler, c’est l’humour ou l’information frontale, encore faut-il que les personnes présentent un tant soit peu d’intérêt pour toi.
Cependant, te voilà face à la seule situation de la vie où le dicton « un de perdu, dix de retrouvés » se vérifie, puisque les amis Facebook ça pousse comme les fraudes dans un gouvernement. Alors fais comme moi, ami lecteur, ne désespère pas : la vexation ne provoquant ni AVC, ni infarctus direct, ni d’ailleurs aucun exil quelconque, déroule ta liste d’amis : il y en a forcément quelques-uns de sympathiques. Ensuite, même si tu n’es pas un bobo aficionado de développement personnel, applique quand même le 2e accord toltèque : ne prends pas les choses personnellement (sauf si tu as fait un coup de pute, mais là, je ne peux rien pour toi).
D’ailleurs, à propos d’amis Facebook, ami lecteur, j’ai une question pour toi. Parmi les miens, il y en a un qui est mort. Quelle est la procédure Facebook pour les comptes des gens décédés ? un cimetière virtuel est-il prévu ? une notification ? En tout cas, essaie de supprimer le compte d’une personne morte : c’est comme jeter une boîte Hermès, c’est compliqué. D’ailleurs, tu n’y arrives pas : tu aurais l’impression de trahir sa mémoire (celle du défunt, pas celle de ton carré « Brides de Gala »). L’immortalité, en fait, n’est pas qu’un concept : c’est juste un compte Facebook.
Highlander, attends-moi, j’actualise mon statut puis je t’envoie un MP. Je serai dans ta liste d’amis forever.
A la semaine prochaine !
Crédit photo : Joël Saget / AFP
Ah mais c’est démentiel ce post ? Perso je ne connais pas mon nombre d’amis dc je ne grille pas les – et apparemment les vrais st tjs là. En revanche j’avoue quoi je suis au taquet sur ma page, j’étais à 898, puis à 895 bref ça me gave quoi ! Qd est ce qu’on passe les 900 zut à la fin !!! (Sinon je suis tjs amie avec mes ex sur FB … bon signe ou pas … je n’en sais rien )
Haha Babidji, pour ma part je plafonne à 495, et je pense accepter quelques inconnus pour passer la barre des 500… Trêve de plaisanteries, il existe des personnes qui sont réellement en souffrance de ne plus faire partie du Facebook de quelqu’un… A chaque époque, ses peines, ma mère a connu la 2e guerre mondiale ? Pour les ex, ça mérite une réponse à part !
J’arrive d’un article, » made in Perpignan », comme quoi, vous allez avoir bientôt la même célébrité qu’Angelina, et le gel douche qui va avec. sourire,
Pour les amis fb, je ne fais pas attention à qui me zappe ou pas, par contre je zappe, c’est vrai,
Pour le fb posthume, dans mon cas, c’est dans le milieu festif, donc cela donne un lien entre tous, on ne se connait pas dans la sphère privée.
Cette personne était un personnage, cela permet à certain de partager des blagues sur son mur,
certainement pour pallier la douleur, en plus je l’avais zapper parce qu’il abusait. mais j’y suis retournée, deux fois pour rire de ces conneries, son profil est public.
…comme je fais souvent les choses à l’envers, j’ai d’abord lu votre commentaire de l’article sur les bars…
Et j’ai une question, car je n’ai pas compris la blague sur Angelina : le gel douche ? Pourquoi ? Pourquoi ?
Merci d’éclairer ma lanterne, je ne perds jamais une occasion de rigoler.
Tout d’abord, merci de la réponse, je cherche la phrase sur le gel douche, c’était une blague comme quoi, être une star, c’est avoir le même gel douche qu’Angelina jolie, dans les prochains commentaires, je vous mets les liens promis, sourire,
Si rien qu’avec ça, je suis au taquet, je me demande bien ce que ressentent le Pape ou Angelina Jolie, dont les vies sont, par définition, extraordinaires, où même prendre une douche prend un sens autre qu’hygiénique. (Si, ça je vous le garantis que la douche d’Angelina Jolie n’a rien à voir avec la mienne, même son gel douche pourra vous le confirmer, votre article sur l’aventure nrj 21.30